Un décor apocalyptique et effroyable s'offre aux yeux des rares curieux qui s'étaient rendus hier au douar Ouzakou (Tipasa) 2013. U ne foule de citoyens a exprimé sa colère en brûlant des troncs d'arbres et des pneus pour empêcher la démolition de leurs habitations érigées illicitement dans le domaine forestier de Ouzakou, au pied du mont Chenoua. Ces résidants avaient menacé les conducteurs d'engins à l'aide d' armes blanches. La wilaya de Tipasa a mobilisé un dispositif impressionnant des forces de la Gendarmerie nationale, afin de bien mener son opération de démolition des constructions illicites. Selon la cellule de communication, environ 160 habitations illégales avaient été démolies depuis 2012 dans la wilaya de Tipasa. Le recensement effectué dans le douar de Ouzakou a fait ressortir dans son 1er bilan qu'il s'agit de de 63 habitations construites illicitement. Les propriétaires de ces maisons avaient pris le risque d'acheter des superficies de terrain au Chenoua d'un côté et de l'autre, elles avaient dépensé des sommes astronomiques pour construire des villas en R+3, à proximité du champ de tir sportif du Chenoua. «Beaucoup de familles concernées avaient été avisées de la signature de l'arrêté de démolition de leurs domiciles en 2009» nous déclare le président de l'APC de Tipasa. «Les habitations avaient été raccordées au gaz naturel, à l'électricité et à l'AEP, les enfants sont scolarisés, et aujourd'hui leurs maisons sont démolies conformément à l'arrêté de démolition de 2009», conclut-il. Notre interlocuteur était gêné par ses administrés encore sous le choc. Selon d'autres sources, parmi les propriétaires des habitations figurent des fonctionnaires des institutions de sécurité, des enseignants à l'université, des hauts fonctionnaires et des notables. «Pourquoi a-t-on laissé ces familles construire ces maisons depuis des années, nous déclare un officier de la sécurité, et aujourd'hui les responsables de la wilaya mobilisent des engins pour les démolir, enchaîne-t-il, il faut aussi arrêter les personnes qui ont vendu ces terrains et les responsables qui ont fermé les yeux sur ces constructions érigées illégalement en pleine forêt», conclut-il. Le chef de cabinet du wali de Tipasa qui supervisait l'opération avait quitté le site en fin d'après-midi sous bonne escorte. Les citoyens criaient leur colère. L'opération de démolition devrait continuer encore aujourd'hui.