La réhabilitation de la station thermale de K'sena a coûté beaucoup d'argent, mais les autorités n'ont pas pensé à améliorer les conditions d'accueil des visiteurs. La wilaya de Bouira recèle un patrimoine touristique important en ses sites qui viennent d'être mis en valeur, à l'image de la station climatique de Tikjda, qui a bénéficié de plusieurs projets d'aménagement. Cependant, d'autres sont complètement délaissés. Et dire que la valorisation de ce patrimoine est placée parmi les priorités dans les prérogatives des pouvoirs publics, à leur tête le ministre de tutelle. C'est du moins le discours qui revient toujours chez les autorités à propos du tourisme et du soutien aux investisseurs dans ce domaine. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre, avec notamment l'accroissement de l'anarchie, conjugué au laxisme des responsables censés promouvoir les activités touristiques. A Bouira, les exemples sont légion. La station thermale de K'sena, sise à une cinquantaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya, paie chèrement le laisser-aller des autorités. La route desservant cette station est impraticable à la circulation automobile. Les automobilistes trouvent toutes les peines du monde pour accéder à cette route, longue de plus de 20 km à partir d'El Hachimia. Elle est utilisée par les transporteurs de gros tonnages allant et venant des carrières d'agrégats ouvertes dans la région. De ce fait, les touristes y sont souvent contraints de faire demi-tour en raison de l'état délabré de la voie, tout à fait impraticable. C'est ce que nous avons pu constater sur place lors d'une tournée dans la région. «Impossible de continuer ! Je vais laisser mon véhicule ici ou essayer de trouver un autre chemin», regrette un habitué de la région venu d'Alger, précisant que «les pouvoirs publics savent bien que des milliers de touristes viennent à la station, alors on se demande pourquoi ne procèdent-ils pas à l'aménagement de cette route ? Le comble, les autorités ne cessent de parler de leur volonté de promouvoir le tourisme, invitant les touristes potentiels à s'y rendre…Je trouve cela lamentable !». Cet état de fait prouve bien, si besoin est, le laisser-aller des responsables de la wilaya, qui semblent ignorer complètement ce créneau très rentable. A la station thermale de Hammam K'sena, où toutes les commodités à même de garantir un séjour agréable aux familles existent, c'est un autre phénomène qui fait son apparition ; des parkings sauvages, improvisés par des jeunes sans autorisation. Affichant un caractère menaçant de prime abord, ces derniers abordent les automobilistes en les obligeant à verser les «droits d'accès» au site. «J'ai été obligé de payer ma place, sans quoi j'aurais été agressé certainement», avoue avec amertume un père de famille venu de Tizi Ouzou. Interrogés sur les prestations fournies par le complexe, la quasi-totalité des touristes semblent être très satisfaits des commodités, du moment que le complexe est doté également d'un restaurant. Prochainement, un petit hôtel sera ouvert pour renforcer ce complexe, a-t-on appris. La station est réputée encore pour la qualité de ses cures, avec notamment l'eau de Hammam K'sena qui possède des vertus thérapeutiques indéniables. Les pouvoirs publics, à leur tête le nouveau wali, jusque-là absent sur le terrain, doivent se pencher sans délais sur ce cas en procédant à l'aménagement de la route desservant vers la station pour garantir un facile accès aux familles. Affluant malgré tout vers ces lieux, les touristes y ont toujours le loisir de profiter au maximum des bienfaits des eaux de cette station thermale aux vertus curatives certaines.