Le ministère du Commerce, pour endiguer le détournement, recourra désormais à un «procédé technologique» pour distinguer la farine destinée au pain et qui sera subventionnée par l'Etat de celle qui servira à la fabrication des pâtisseries et de la biscuiterie. Le ministre du Commerce, M. Benbada, a réitéré mercredi que «les textes de loi définissant les types et les prix du pain ainsi que la marge bénéficiaire des boulangers seront révisés». Il a réaffirmé que le prix de la baguette ne sera pas augmenté. «Les deux décrets exécutifs de 1991 qui concernent la qualité de la farine et le prix, le type et la marge de bénéfice du pain seront révisés», rapporte l'APS, qui se réfère à la déclaration de M. Benbada à la Télévision algérienne. L'on apprend ainsi que le ministère du Commerce, pour endiguer le détournement, recourra désormais à un «procédé technologique» pour distinguer la farine destinée au pain et qui sera subventionnée par l'Etat de celle qui servira à la fabrication des pâtisseries et de la biscuiterie. Cette dernière «sera cédée au prix réel», annonce-t-on encore. Pour ce faire, la solution se trouve au niveau des minoteries. La décision du ministère du Commerce intervient, pour rappel, suite à l'action des boulangers ayant observé une journée de grève mardi dernier. Les premières réactions des boulangers sont, pour l'heure, favorables. «Les déclarations du ministre du Commerce englobent pratiquement toutes nos revendications. Il reste leur concrétisation sur le terrain», déclare Maâmar Hentour, président du Comité national des boulangers, contacté hier. Notre interlocuteur soutient par ailleurs que «la fabrication de farine de type 80 (T80) pourra mettre fin au détournement des quantités de farine subventionnée. Actuellement, la farine utilisée dans la fabrication du pain est de type 55 (T55) ; elle est extra raffinée. Le taux d'extraction du blé est entre 70 et 72%. Le reste est utilisé comme aliment de bétail». Ce boulanger considère le pain fabriqué avec de la farine T55 comme étant faible du point de vue nutritionnel. C'est pourquoi il propose le taux d'extraction entre 90 à 95%, ce qui donne une farine de type T80, «très riche en fibres et en nutriments essentiels». L'autre vertu de cette farine est qu'elle ne peut pas être utilisée en pâtisserie, ce qui éviterait théoriquement le problème des détournements. Qu'en est-il des autres problèmes soulevés par les boulangers ? Un atelier de travail qui débattra de la qualité du pain a été prévu pour demain, au niveau du ministère. Cet atelier sera composé des boulangers, d'experts en alimentation, de professionnels et des représentants des associations de protection des consommateurs.