Les arrêts du tramway se répètent pour deux raisons : chutes de tension électrique et matchs de football. Le coût financier est important. Le tramway n'a pas roulé une partie de l'après-midi et de la soirée de samedi dernier. La raison : un match de football opposant, au stade de Mohammadia, l'USM El Harrach et le CR Belouizdad. La peur d'actes de vandalisme a contraint le gestionnaire, Setram (Société d'exploitation du tramway d'Alger), à immobiliser les rames au dépôt de Bordj El Kiffan. Le service n'a repris qu'en début de soirée. Des voyageurs habitués à ce mode de transport ont été contraints à marcher, après avoir trouvé les guichets fermés. Sur les lieux, rien n'indiquait la raison de cet arrêt. Seul un message ambigu s'affichait dans les deux langues aux arrêts : «Cette station n'est pas desservie.» Les clients étaient désemparés, surtout ceux qui ont pris le métro pour faire le parcours jusqu'à la proche banlieue. Les arrêts du tramway se répètent souvent, et ce, pour deux raisons : chutes de tension électrique et matchs de football qui se déroulent dans les stades situés non loin du tracé : le 20 Août à Belouizdad et le 1er Novembre de Mohammadia. «La Setram a immobilisé ses tramways, il y a quelques jours, à cause du match qui s'est déroulé au stade du 20 Août. Des jeunes supporters ont jeté des projectiles de toutes sortes en direction des wagons à la station des Fusillés. Aussi, la direction a décidé d'arrêter le trafic, les quatre rames ont été immobilisées au Ruisseau, sous forte surveillance policière, ce qui n'a pas dissuadé les jeunes. Le trafic s'est arrêté pendant une partie de l'après-midi. Les voyageurs ont tous été bloqués», raconte un agent. Recrutement à tour de bras ! La Setram a recruté des agents de sécurité, en plus des agents placés aux carrefours. L'exploitant a engagé une société de gardiennage chargée de la sécurité à l'intérieur des wagons. Cette pléthore d'agents n'aurait pas fait baisser les incidents. Il y aurait, selon des employés de la Setram, jusqu'à vingt incidents par jour. «Des chauffards s'engagent sur la voie réservée au tram. D'autres ne s'arrêtent pas aux feux rouges. Un de nos agents, stationné à l'arrêt Cinq-Maisons, a été agressé au couteau par un jeune. La culture du tramway et du respect ne s'est pas encore installée. Sous d'autres cieux, l'exploitant n'utiliserait pas 150 agents pour réguler la circulation. Ses arrêts intempestifs coûtent également à l'entreprise des centaines de milliers de dinars. Mais l'Etat n'en a cure, il dispose d'un matelas financier important», signale une source à l'Entreprise du métro d'Alger (EMA). Le tramway a connu un véritable succès chez les résidants de la banlieue Est. Il circule de 5h à minuit, avec une rame toutes les sept minutes aux heures de pointe. Il comprend une ligne de 16,2 km et 28 stations. Un premier tronçon de 7,2 km, situé à l'est d'Alger, reliant Bordj el Kiffan à la cité Mokhtar Zerhouni (ex-Les Bananiers), avait été mis en exploitation le 8 mai 2011. Il a été ensuite prolongé le 15 juin 2012 à la station multimodale des Fusillés dans le centre-ville, offrant ainsi une interconnexion avec le métro. Un troisième tronçon vers Dergana est actuellement en construction et pourrait ouvrir mi-2013, assure-t-on.