Les aviculteurs et éleveurs de bovins de la daïra d'Akbou se disent au bord de l'asphyxie à cause de la crise de plus en plus aigüe que traversent leurs filières respectives. «Au moment où le prix de vente en gros du poulet vivant a chuté de 260 DA à 100 DA le kg, l'aliment de volaille coûte 1000 DA de plus par rapport à l'année dernière», affirme Madjid Ighessanen, président de la section UNPA d'Ighram. L'exonération des droits de douane et de la TVA pour les intrants et les produits finis de la filière avicole du 1er septembre 2012 au 1er août 2013 n'a pas eu, apparemment, d'impact sur le prix du poulet de chair et nombre d'aviculteurs voient, impuissants, leurs affaires péricliter. «Certains ont cédé leurs cargaisons de poulet vivant à perte. Ceux qui sont forts financièrement encaissent le coup alors que d'autres, ceux qui ont contracté des prêts bancaires particulièrement, se retrouvent asphyxiés», ajoutera notre interlocuteur. Tensaout Mokrane, vice-président de l'association des éleveurs de bovins de la wilaya de Bejaïa, aborde de sa part, les autres frais des éleveurs. «Si l'aliment pour vaches laitières est passé de 3500 à 4500 DA le quintal, le prix des médicaments de 100 à 150%, l'insémination artificielle de 600 DA à 1500 DA et le prix des fourrages revu à la hausse d'environ 45%, celui du lait a, par contre, stagné depuis 2009 à raison de 46 DA le litre (la prime de 12 DA comprise). Le prix de revient d'un litre de lait de vache est estimé, aujourd'hui, par les spécialistes à plus de 60 DA le litre». Combien coûterait le litre de lait en sachet sans la subvention de l'état ? Inutile de se triturer les méninges en l'état actuel du pouvoir d'achat de l'algérien lambda. Les paysans s'en remettent, en tout cas pour leur part, une fois de plus aux pouvoirs publics seuls capables de les faire sortir de l'ornière. Ils espèrent, en parallèle, voir les PPDRI individuels relatifs à l'encouragement de différents autres élevages concrétisés.