Qui, à Aïn Beida, ne connaît pas la salle de cinéma An-Nasr (ex-Le Phare), et le rôle qu'elle avait joué dans la diffusion et le rayonnement de la culture pendant de longues années, avant qu'elle ne dépérisse et ferme ses portes ? Edifié pendant les années 1940, ce cinéma de style hispanique est tombé en désuétude, tout comme le septième art dans notre pays. L'assemblée sortante de la ville des Haractas, ne pouvant sans doute plus s'occuper de ce patrimoine, s'en est dessaisie au profit du ministère de la Culture. Les citoyens ont accueilli cette sage décision avec enthousiasme, sentant qu'entre les mains du secteur de la culture, la salle allait ressusciter pour le grand bonheur des cinéphiles et autres mordus du 7ème art. Une enveloppe de 7 milliards (décidément encore un 7) de centimes avait été allouée pour des opérations de restauration et de remise en forme de la salle en 2011. Un bureau d'études avait été dépêché par la direction de la culture d'Oum El Bouaghi pour finaliser le projet, mais à ce jour rien n'a été entrepris. Aujourd'hui, la salle, dépouillée de ses portes et de ses larges baies, ressemble à une maison hantée. Dire que la ville de Aïn Beïda dont la population dépasse les 200 000 habitants, manque cruellement d'une salle de spectacles et de conférences !