Vendredi 14 juin, au matin, lorsque les services de police orientaient, au niveau de l'ancienne gare routière du chef-lieu de wilaya, les transporteurs de Tigzirt, Makouda et autres, ainsi que ceux de Draâ Ben Khedda et Tadmaït, à déposer leurs clients à Tala Allam, à 3 km environ à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou où une aire a été improvisée et goudronnée la veille. Ce changement est intervenu, curieusement, sans aucune information préalable, hormis la présence des agents de police, placés à ce niveau, sur la RN 12, et chargés d'interdire l'accès à ces transporteurs. Ils montraient ainsi à ces derniers, pendant toute la journée, la voie près du centre de formation professionnelle de Tala Allam où les voyageurs, dans un embrouillamini inextricable, sont également dirigés tant bien que mal vers les destinations recherchées, notamment la ville de Tizi Ouzou ou la nouvelle gare (Bouhinoun). Pour ces dernières destinations, notamment vers la nouvelle gare, la station de Oued Aïssi, des trolleybus de l'Entreprise de wilaya de transport urbain (ETTO) et ceux des opérateurs privés, sont alignés sur un long espace en bordure de la RN-12 et à la disposition des voyageurs mais pour lesquels ils s'avèrent très insuffisants. Pendant ce temps, les transporteurs par les petits fourgons collectifs du même service, notamment vers la Nouvelle ville, chôment quasiment à proximité de l'ancienne gare routière. Le mécontentement est sur tous les visages, que ce soit chez les voyageurs ou chez les opérateurs de transport. C'est ainsi que dès dimanche dernier, un débrayage est lancé par la plupart de ces transporteurs de la ville de Tizi Ouzou (petits fourgons et taxis collectifs), comme l'ont décidé de leur côté les transporteurs assurant la liaison Draâ Ben Khedda – Tizi Ouzou. Les voyageurs de l'ex Mirabeau trouvent certes leur salut, le matin, auprès des nombreux transporteurs venant de Dellys, Bordj Menaïel, Baghlia, Boumerdes et autres Rouiba qui les acheminent jusqu'à la nouvelle gare de Bouhinoun, mais en fin de journée, c'est l'enfer pour les milliers de voyageurs de cette région, particulièrement pour les femmes. Si la fournaise de la nouvelle gare de Bouhinoun est souvent décriée par les voyageurs en raison de l'absence de commodités et de sécurité à son niveau, le calvaire que les milliers de voyageurs vont subir avec la canicule à Tala Allam (près de Boukhalfa), sera encore pire, puisque sur place, hormis un ou deux abribus. Tous ces transporteurs en grève affichent certes leur disponibilité à discuter, mais ils soulignent que l'activité dans ces conditions est intenable.