Les syndicats autonomes de la santé se disent «déçus» par les rencontres tenues avec les responsables du ministère. Ces rencontres, organisées la semaine dernière, ont porté sur des revendications exprimées lors des différents mouvements de protestation, dont le plus récent la grève de cinq semaines gelée le 10 juin. Selon M. Kedad, président du Syndicat national des psychologues (Snapsy) et porte-parole de l'Intersyndicale de la santé publique, «le dialogue initié par la tutelle pour apaiser le front social dans le secteur reste fragile, en l'absence d'une volonté réelle de répondre aux préoccupations des partenaires sociaux». Le département de Ziari a failli, selon l'Intersyndicale, en écartant tout traitement du dossier de la révision du statut particulier des travailleurs du secteur sous prétexte que cela dépasse les prérogatives du ministère de la Santé et qu'il faut une décision du gouvernement. «L'Intersyndicale dénonce la passivité du ministère de la Santé concernant la mise de côté du dossier de la refonte du statut régissant le secteur et dénonce le deux poids, deux mesures des pouvoirs publics, puisque le statut des travailleurs du secteur de l'éducation a été signé en 2008, révisé et signé en 2012», rappelle M. Kedad. L'absence du ministre de la Santé à ces rencontres a également déçu les représentants des syndicats qui y voient «une manière d'expédier les syndicats autonomes en prétendant ouvrir un dialogue sans toutefois offrir des garanties d'aboutissement aux revendications». Le ministre a toutefois qualifié ce dialogue de «serein». «Nous avons discuté avec beaucoup de sérieux avec des gens raisonnables et représentatifs. Les choses avancent là où c'est possible», a déclaré M. Ziari à l'APS en marge de la visite de travail et d'inspection du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Souk Ahras. Les représentants des syndicats sont donc restés sur leur faim concernant les doléances liées à leur carrière professionnelle et au régime indemnitaire et salarial, fixés dans le cadre du statut particulier. Des sanctions ont bel et bien eu lieu Les rencontres n'ont pas non plus abouti à des décisions, «même concernant les doléances relevant des prérogatives de la tutelle», explique le porte-parole de l'Intersyndicale de la santé. Il s'agit entre autres de la levée des sanctions contre des syndicalistes pour participation à des activités syndicales. Selon M. Kedad, contrairement aux assurances du ministre qui a démenti toute sanction contre les travailleurs, de nombreux syndicalistes demeurent suspendus de leur poste pour avoir participé à des actions de protestation. «Il y a eu encore plusieurs mesures allant de la mise à pied à la suspension du poste. Tous ceux qui ont suivi la grève ont eu des retraits sur salaire», affirme le porte-parole de l'Intersyndicale. Cette ponction s'est faite de manière «anarchique et sans respect des textes régissant les modalités de ponction définis dans le code du travail». A l'issue d'une réunion ayant regroupé les représentants des syndicats de la santé, la reprise du mouvement de protestation dès la rentrée n'est pas à écarter.