L'Etablissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger, en collaboration avec l'association Lahbab Fadhila Dziria, ont rendu un hommage à l'icône de la chanson algérienne, Fadhila Dziria, lundi après-midi, à la bibliothèque multimédia jeunesse de Didouche Mourad à Alger. C'est devant une assistance clairsemée que cet hommage, à l'occasion de la célébration de la 96e année de la naissance de l'une des figures de proue de la chanson algérienne, Fadhila Dziria, a été étrenné par certains titres phares de la regrettée chanteuse dont Ana touiri et Mal h'bibi malou. Le tout merveilleusement interprété par le musicien et chanteur Nacer. Place ensuite à un film documentaire de quinze minutes, réalisé dans les années 80, par Mohamed Lahbib Hachelaf. La plupart des personnes qui ont côtoyé l'artiste à cette époque, n'ont pas manqué d'énumérer ses qualités humaines, décédée prématurément à l'âge de 53 ans en 1970. Fatiha Berbère ayant fait partie de l'orchestre féminin de Fadhila Dziria, ne tarit pas d'éloges sur l'artiste. «Nous avions fait une formidable tournée nationale. Fadhila Dziria était notre référence. Elle incarnait la beauté et le professionnalisme.» La chanteuse Rabha se souvient que dès que la chanteuse entamait son tour de chant, tout le monde se taisait pour l'admirer. Amar, le frère de Fadhila Dziria, parle avec beaucoup d'affection de sa sœur aimante qui a su s'imposer dans le milieu artistique à une époque où il était difficile pour une femme de s'imposer. Après la projection de ce film documentaire, exhumé des archives de la Télévision algérienne, la nièce de la regrettée chanteuse Fadhila Dziria, Radia El Qoli, qui est également à la tête de la présidence de l'association Lahbab Fadhila Dziria est revenue succinctement sur le parcours artistique de sa tante. Elle a rappelé à l'assistance, que depuis la création de l'association, en 2007, les membres fondateurs ont toujours œuvré à la sauvegarde de la mémoire de cette grande dame de la chanson algérienne, et ce, à travers des hommages et des rencontres ponctuelles de ce genre. L'objectif essentiel de l'association est de promouvoir et sauvegarder la mémoire de la défunte Fadhila et d'essayer de recenser son riche répertoire. «Fadhila Dziria, témoigne-t-elle, est une référence de la chanson hawzi. Elle est irremplaçable et son talent est inimitable. Bien que je n'aie pas vraiment connu Fadhila Dziria, car j'avais sept ans quand elle est morte, je garde d'elle l'image d'une femme à la fois généreuse et modeste. Elle avait une prestance et une grâce sur scène incroyables. Elle avait une posture princière. Elle a toujours été à l'écoute et au secours des nécessiteux.» Le comédien et homme de théâtre, Hamid Rabia, a estimé de son côté que Fadhila Dziria a su de par son talent représenter la femme algéroise à l'état pur. A la question de savoir si la regrettée Fadhila Dziria a laissé un legs vestimentaire important, sa nièce a indiqué que tout a disparu. «Les affaires de ma défunte tante ont été confisquées par la justice algérienne durant vingt-cinq ans. Après leur restitution, la plupart de ses habits, notamment ses karakous et ses khats étaient complètement abîmés. Cependant, nous détenons de précieuses photos. Mais si des familles sont en possession de photos ou encore de documents inédits qu'ils n'hésitent pas à contacter l'association», explique-elle. Il est à noter, par ailleurs, que les présents ont pu découvrir une exposition de photographies en couleurs et en noir et blanc, retraçant une partie de la vie artistique de la défunte chanteuse Fadhila Dziria.