Les «débats show» sont de retour à Oran. Des groupes de débatteurs s'affrontent ainsi sur des thèmes d'actualité, avec pour seule arme : leurs pouvoir de persuasion. Après l'expérience de 2011, Oran renoue avec ses fameux «débats show»…sauf que pour cette année, cela a une autre appellation : «The Ramadan Debate». Initié par AJC (Association pour la Jeunesse et la Citoyenneté), et cela en partenariat avec the British Council, cette série de manifestations, qui se déroulera tout au long du mois sacré, voit la compétition d'une demi-douzaine de clubs et d'associations, qui, autour d'un thème d'actualité, devra débattre et convaincre le public sur la pertinence de son opinion. Ces équipes de débatteurs devront user de leur pouvoir de persuasion, et cela sous l'œil avisé d'un jury qui, stylo en main, prend t notes des moindres faits et gestes des différents intervenants. Ce jury ne prétend pas «élire» l'équipe gagnante pour la pertinence de son opinion, mais seulement pour son pouvoir de persuasion : les débatteurs qui sauront au mieux manier la langue, française ou arabe, qui éviteront de bégayer en parlant, qui ne cèderont pas aux provocations de leurs antagonistes seront ainsi les mieux notés. Deux soirées de débats show ont déjà eu lieu, la première, la semaine dernière, à l'association Le Petit Lecteur, et la seconde, avant-hier, à Sid El Houari, chez l'association S.D.H. Autant dire que ces deux manifestations ont connu un véritable engouement chez le public, qui est venu en très grand nombre. Ce qui a le plus séduit ce dernier, c'est précisément cette volonté, de la part des organisateurs, de ne se soumettre à aucune forme de censure quant au choix des thèmes débattus. Belle initiative citoyenne En voici, pour preuve, les motions de sujets qui ont jusqu'à lors été décortiqués par les débatteurs : «la laïcité est-elle la meilleure solution pour limiter l'extrémisme religieux ?», «l'intervention militaire en Egypte est-elle un coup d'Etat contre la légitimité constitutionnelle ?», «faut-il pénaliser, ou non, les non-jeûneurs en public pendant le mois de ramadhan», «la règle des 51/49% sur les investissements étrangers est-elle propice à l'Algérie ?». Autant dire qu'il s'agit-là de sujets ayant un trait direct avec l'actualité, à la fois nationale et internationale…de quoi réjouir le public, qui a, à maintes reprises, pris part au débat, rendant celui-ci des plus attrayants. Les arguments «coups de poings» des uns, les répliques «taquines» des autres ont dénoté de la bonne santé du concept de débat dans la société algérienne, sauf qu'hélas, celle-ci n'est que rarement mise en exergue, ou alors elle l'est qu'au grès de quelques initiatives citoyennes. Avis aux amateurs : le prochain «débats shows» aura lieu ce soir, au siège de l'association SDH, à partir de 22h.