Les scandales éclatés durant ces dernières années à l'APC de Boumerdès n'ont pas encore livré tous leurs secrets. Samedi dernier, le wali a affirmé lors d'une visite d'inspection que les membres de l'exécutif de l'ancienne assemblée dont faisait partie l'actuel maire, avaient signé des reconnaissances de dettes d'un montant global de 17,2 milliards de centimes avant la fin de leur mandat sans qu'ils ne vérifient si les prestations confiées aux entrepreneurs avaient bel et bien été assurées conformément aux cahiers des charges. M. Abbas a indiqué que «les anomalies constatées dans la gestion des affaires de ladite municipalité seront élucidées incessamment après la vérification de l'authenticité des documents fournis par les entreprises censées avoir réalisé les travaux». Selon lui, l'APC ne s'est même pas fait représenter au niveau de la justice lors du traitement des litiges qui l'opposait aux créditeurs. «Si on découvre que les missions qui leur ont été confiées sont mal ou non exécutées, on sera obligé de recourir à la justice pour qu'ils remboursent l'argent débité des caisses de l'APC», a expliqué le wali. Le laxisme des responsables qui ont présidé aux destinées de cette localité se fait durement sentir dans tous les domaines par la population. La municipalité dispose de 70 milliards de centimes qui ne sont pas encore consommés en raison des retards enregistrés dans le lancement des projets de développement dont elle a bénéficiés. Même les nouveaux élus peinent encore à amorcer la dynamique de développement tant promise lors de la campagne électorale. Il y a quelques jours, les enquêteurs de l'Inspection générale des finances (IGF) ont découvert, selon une source bien informée, des dossiers de personnes qui se sont fait payer un voyage à la Mecque en 2008 sur l'argent des œuvres sociales, alors qu'elles n'avaient jamais travaillé à la commune. Pis encore, la commission aurait trouvé des dossiers de fonctionnaires de l'APC qui percevaient des salaires pendant plus de 10 ans pour des postes qu'ils n'avaient jamais occupés. Samedi dernier, le nouveau 1er vice-président de l'APC a reconnu devant le wali que les services de la commune sont totalement déstructurés, avant de s'engager à travailler d'arrache-pied pour redresser la situation. Le wali s'est rendu dans plusieurs chantiers de la commune, tels que le nouveau monument des martyrs et le projet du dédoublement de la route devant relier la RN 24 à la RN 21 où il a sommé les entreprises d'accélérer le rythme des travaux. Il a également effectué une halte au centre commercial Titanic, un grand édifice de 200 locaux commerciaux, de deux salles de cinéma, d'un hôtel, de deux salles de conférences, des logements et un parking souterrain de plus de 500 véhicules. Cette structure a été réalisée par la Cnep (Caisse nationale d'épargne et de prévoyance) pour un coût de deux milliards de dinars. Entamés en 1987, les travaux de réalisation peinent, à ce jour, à être achevés. Un responsable de la Cnep a noté que le centre sera ouvert d'ici la fin de l'année, même si d'importants travaux restent encore à réaliser.