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Contrebande et crise du carburant en Algérie
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Publié dans El Watan le 05 - 08 - 2013

L'économie algérienne fonctionne mal. C'est un constat établi depuis longtemps et on ne peut y revenir.
Mais je voudrais aborder le sujet de la contrebande des hydrocarbures à nos frontières et l'hypocrisie de nos responsables qui prennent soudainement conscience de la dangerosité du fléau et ses conséquences désastreuses sur l'économie et la société. Le ministre de l'Energie nous ameute et déclare que 1,5 milliard de litres d'essence sont exportés illégalement en dehors de nos frontières et l'Algérie perd un milliard de dollars annuellement, du fait de ce trafic. La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur fait à peu près la même déclaration et annonce que 25% de la production d'hydrocarbures passent clandestinement vers les pays frontaliers.
Pourtant, cela fait des années que ce phénomène de contrebande existe et prospère au vu et au su de tout le monde (autorités administratives, wilaya, daïra, entreprise Naftal, services de sécurité, Douanes, police, gendarmerie…), sans qu'aucun de ces derniers daigne, en tant que responsable, prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cette contrebande. Depuis le temps que ce fléau sévit, aucun des responsables n'a perçu la gravité de la situation et pris des initiatives pour en atténuer l'ampleur et, aujourd'hui, comme par enchantement, ils se réveillent tous et crient à tue-tête que cette contrebande est une menace pour notre pays. Ils sortent des chiffres affolants, des milliers de hallaba investissent le champ de la contrebande du carburant (10 000 pour la seule région de Tlemcen).
Plus, il ne s'agit plus d'individus isolés qui s'adonnent occasionnellement à cette activité de contrebande, mais celle-ci est régulière, structurée, organisée autour de véritables entreprises informelles, avec un parc automobile constitué de poids lourds, de voitures légères, de plusieurs chauffeurs qui se relaient et qui font plusieurs navettes quotidiennes pour acheminer le précieux liquide vers les frontières. Des profits colossaux sont ainsi dégagés : 100 000 DA/par jour selon des estimations.
Mais si on analyse bien les choses, cette contrebande aux frontières n'est que la face visible de l'iceberg qui s'exprime aujourd'hui dans une informalisation ouverte de l'économie algérienne, où le processus d'illégalisation de l'économie traverse en long et en large et sous des formes diverses, (corruption, fraude et évasion fiscale, détournements publics…), l'ensemble des secteurs de l'économie (commerce, industrie, agriculture…). Et l'activité de contrebande n'est qu'un des aspects de cet informel qui gangrène aujourd'hui l'économie algérienne. Dans cet ordre d'idées, la banalisation du phénomène, légitimée en partie par le discours officiel d'une impuissance déclarée de l'Etat de lutter contre l'informel, a encouragé l'expansion du phénomène.
En effet, le problème s'il a pris une telle ampleur et conduit aux déséquilibres des marchés notamment l'apparition des pénuries, c'est que d'autres facteurs ont aussi concouru à cet état de fait. On peut en citer :
1-l'augmentation importante, ces dernières années, du nombre de voitures et par conséquent l'augmentation de la demande pour le carburant, dont l'offre de production n'a pas toujours suivi cette tendance haussière, en raison, entre autres, des pannes récurrentes des raffineries nationales ou des ruptures d'approvisionnement des stations d'essence.
2-le laxisme des responsables, toutes autorités confondues, qui ont laissé le phénomène prendre l'ampleur qu'il connaît aujourd'hui, en fermant les yeux sur le développement de ce trafic en croyant, peut-être, à tort qu'il ne les regarderait pas.
3- les réseaux de complicité à travers la corruption des personnes qui activent dans la branche qui va du hallab en passant par le pompiste, jusqu'au responsable de l'approvisionnement, en n'oubliant pas les services de sécurité (police, Douane, armée…) chargés de la surveillance de cette activité.
C'est toute une chaîne de personnes qui est ainsi impliquée dans ce processus. Pour revenir à la lutte contre la contrebande des hydrocarbures, il revient, en fait, à influer sur le comportement de demandes des contrebandiers vis-à-vis de ces produits, c'est-à-dire, s'il y a une forte demande pour ces biens, c'est parce que, non seulement le produit est disponible en termes de quantités suffisantes pour rentabiliser l'activité, mais aussi le différentiel de prix est extrêmement incitatif pour le contrebandier. Je pense que la réflexion du gouvernement, autour de ce problème, doit porter sur les voies et les moyens d'augmenter les coûts de la contrebande, sans passer forcément par la répression pour réduire l'ampleur de ce trafic.
En effet, les politiques répressives, qui ont été essayées de par le monde pour arrêter la contrebande de certains biens, ont toutes échouées. Cela veut dire qu'il conviendrait d'agir sur le mécanisme des prix pour rendre le bien de contrebande moins attractif, autant pour l'acheteur que le vendeur, à savoir égaliser le prix local du carburant sur le prix du produit du pays voisin de la contrebande. Parce qu'il faut bien se poser la question de savoir quel est le facteur qui est à l'origine de ce trafic ? La réponse est toute simple : c'est la différenciation des prix du bien de contrebande entre les pays voisins qui a donné naissance à ce marché. Ce n'est pas la rareté de ce bien dans les marchés respectifs qui motivent ce trafic, puisqu'il y a disponibilité de ce produit dans les pays voisins, donc il n'existe pas de pénurie dans ces pays qui peut justifier cette contrebande, mais c'est bel et bien une question de différentiel de prix et partant le profit substantiellement généré par cette activité qui explique la dynamique de ce marché de contrebande.
Plus que cela, les prix des carburants en Algérie sont subventionnés par l'Etat et une grande partie de la production est importée de l'étranger, cela veut dire que l'Etat algérien subventionne d'une manière indirecte les ménages du pays voisin, en soutenant leur pouvoir d'achat en matière d'approvisionnement de ces biens en les faisant profiter, tout autant que les consommateurs algériens, des bas prix pratiqués sur le marché officiel. Donc, il faut décourager l'offre de ce bien du côté algérien, par l'alignement des prix sur ceux des pays voisins en rendant le coût de la contrebande onéreux et le profit désincitatif.
La demande pour ce bien de contrebande sera ainsi réorientée vers les marchés respectifs de ces pays en stabilisant, de part et d'autre des frontières, l'équilibre des marchés qui fonctionneront alors selon le principe de la vérité des prix. Mais la question à se poser dans cet ordre d'idées est : qui oserait parmi les responsables politiques prendre une telle décision tant son impact au plan politique, économique, sociale sur les ménages et les entreprises n'est pas encore bien évalué ? Pourtant, il faudrait bien s'y résoudre un jour et prendre le taureau par les cornes pour poser ce problème de contrebande et partant celui de la vérité des prix, qui coûtent à l'économie et la société algérienne et le temps et l'argent. Il est entendu que la conjoncture politique que traverse l'Algérie est particulière et qu'elle autoriserait bien des excès de type populistes par le gouvernement pour calmer le front social, mais un jour ou l'autre, on sera bien confrontés à la réalité du terrain et on sera obligé alors de prendre des solutions douloureuses pour solutionner tel ou tel problème. Pour plus de réalisme, le gouvernement est invité à réfléchir autrement sur les problèmes de société, tels qu'ils sont posés et gérés actuellement en accordant plus d'importance à une démarche rationaliste dans le traitement des questions politiques, économiques et sociales.


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