Face à des correspondants de la presse étrangère, le premier secrétaire du Parti socialiste a largement commenté l'actualité française, dominée par l'affaire Clearstream, mais aussi les présidentielles de 2007. Sur la reconnaissance par l'Etat français du passé colonial de la France, François Hollande s'est montré à l'aise, rappelant que c'est sous un gouvernement socialiste, celui de Lionel Jospin, que l'appellation guerre d'Algérie a été adoptée à l'Assemblée nationale, à l'initiative de députés socialistes, auxquels se sont joints des communistes et des Verts, et la position de son parti sur l'article 4 de la loi du 23 février 2005 dont le groupe socialiste avait demandé le retrait. « Nous sommes prêts à ce qu'on dise ce qui s'est passé pendant la guerre d'Algérie. » Faisant allusion à un « traité d'amitié franco-algérien qui tarde à venir », il a estimé que « les uns et les autres devons dire ce qu'a été notre histoire ». Sur le projet de loi Sarkozy sur l'immigration, François Hollande estime que « personne n'est compétent pour dire qui doit rester en classe, qui doit la quitter ». « Personne n'a le monopole de la France, et encore moins de l'amour qui lui est porté. » « Le projet de loi Sarkozy ne règle pas les questions de l'immigration, des problèmes, il y en aura. Une immigration économique est toujours possible. » Et d'ajouter qu'au Parti socialiste, on privilégie le concept d'« immigration partagée ». « On ne peut régler le problème de flux migratoires sans l'implication des pays d'origine. » Présentant l'ouvrage qu'il vient de signer, Devoirs de vérité aux éditions Stock (un dialogue avec le journaliste Edwy Plenel), François Hollande affirme que le parti qu'il dirige œuvre à « affirmer la clarté d'un projet », « revenir sur le passé, rendre des comptes, faire des propositions ».