En 1982, alors que je faisait partie d'une troupe de musique classique (malouf à Annaba), nous fûmes invités par l'Amicale des Algériens en Europe (AAE) pour animer des soirées au profit de nos émigrés se trouvant en France. Notre tournée débuta à Carcassonne une région à forte concentration d'émigrés à l'époque, c'est un très bon souvenir. D'abord, le fait que nous étions jeunes en 1982 et que les Algériens qui nous ont accueillis avaient encore cette fibre nationaliste que nous regrettons ces derniers temps, et puis cela leur faisait énormément plaisir de voir se produire devant eux des troupes artistiques du bled. Carcassonne avait ce caractère qui caractérise les gens du sud de la France, ils ont été chaleureux, accueillants et très réceptifs à notre musique, surtout le malouf. Pour la majorité du public venu nombreux, ce fut une première. Une communion extraordinaire, voire une symbiose, s'est créée entre nous, ce qui nous avait donné des ailes, nous qui avions commencé la soirée timidement. A la fin nous étions très fiers d'avoir accompli à la perfection notre représentation.