L'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef) menace de geler le secteur à la prochaine rentrée scolaire. C'est ce qu'a suggéré, hier, M. Aider, président de l'Unpef, lors d'une conférence de presse tenue au siège du syndicat, à la place du 1er Mai (Alger). « Nous n'assumerons aucune responsabilité », a-t-il prévenu. Il a estimé que la tutelle a eu assez de temps pour examiner les revendications des enseignants. Au cours d'un rassemblement tenu dans la même journée devant le siège du syndicat, les enseignants affiliés à l'Unpef ont appelé à la promulgation, « dans les plus bref délais », du nouveau statut de la Fonction publique. Ils ont aussi réclamé le départ de M. Benbouzid et l'organisation d'une grève illimitée. « On ne peut pas prendre des décisions dans la rue », leur a rétorqué M. Aider. L'Unpef a tenté d'organiser, dans la matinée, un sit-in devant le siège de gouvernement. Celui-ci a été empêché par la police. A en croire le conférencier, cinq personnes ont été arrêtées puis relâchées. Selon lui, le chef du gouvernement a refusé de recevoir une délégation du syndicat et d'accuser réception d'un courrier. « Les solutions imposées par les biais de l'Ugta n'ont rien apporté de nouveau, sinon la dégradation de la situation », écrit le bureau de l'Unpef, qui estime que la quasi-totalité des travailleurs refusent qu'ils soient représentés par l'Ugta. Le syndicat fustige la tripartite, dans sa composante actuelle (gouvernement, patronat, Ugta), la considérant comme un « cadre non idéal pour statuer sur les préoccupations des travailleurs de l'éducation nationale ». Pour l'Unpef, le « point noir » reste la gestion des œuvres sociales « qui ne profitent pas à qui de droit ». « Nous suggérons la constitution de commissions autonomes pour leur gestion », ajoute-t-on. Les responsables du syndicat se disent conscients qu'aucune réforme ne peut aboutir sans la revalorisation du personnel chargé de son application. « Nous sommes gérés comme du bétail », a asséné M. Aider. La décision de l'augmentation des « primes journalières et des indemnités des enseignants correcteurs aux examens de fin d'année et du personnel des centres de correction », rendue publique dimanche dernier par Boubekeur Benbouzid, n'a pas trouvé grâce chez l'Unpef. L'orateur a critiqué le caractère unilatéral de cette décision. Revenant sur le dialogue initié entre son syndicat et la tutelle, M. Aider a estimé que « le ministère fait dans le monologue ». Le syndicat se dit contre « les augmentations politiques » des salaires. « Nous demandons à ce que le salaire de base soit indexé sur le pouvoir d'achat », a déclaré son porte-parole. Du côté de l'Unpef, la prochaine rentrée scolaire s'annonce déjà compromise.