Une mère de trois enfants, un amant pour le moins étrange et un mari qui voulait refaire sa vie et disparaît subitement pour être retrouvé disséqué en neuf morceaux. Ces trois personnages sont les acteurs d'un drame conjugal et d'un abominable crime. Voici leur histoire. Vendredi 30 novembre 2012 à Ramdane Djamel (ex-Saint-Charles) à 30 km au sud de Skikda, dans un appartement quelconque d'une cité dortoir comme il en existe tant. L'épouse, employée dans un établissement hospitalier, 46 ans à peine, est avec son amant. Ce dernier, un ancien policier révoqué qui s'est reconverti en chauffeur dans un établissement public, ne savait pas que le mari était sur le point de rentrer chez lui après avoir été «informé» de ce qui se tramait sous son toit. L'époux arrive. Furieux, il force l'entrée de son propre domicile pour surprendre l'intrus chez lui. Une bataille s'engage alors. A deux contre un, la victime n'a aucune chance. L'épouse, armée d'un marteau assène à son mari plusieurs coups à la tête. Voulant en finir, les deux amants décident alors d'achever leur victime. Soucieux d'effacer toute trace du crime, ils découpent le corps en neuf parties, qu'ils mettent dans des sacs qu'ils dissimulent sous la baignoire. Pour faire plus vrai que nature, ils ramènent le lendemain un maçon pour reconstruire le mur de la baignoire en béton armé. «Voilà qui est fait. On ne le retrouvera jamais», semblaient se dire les deux amants. Cependant, il restait à trouver une explication plausible pour justifier l'absence de la victime. Que dira-t-on aux enfants ? Aux voisins et à la famille de la victime qui ne manqueront certainement pas de relever son absence ? L'épouse, dans son acharnement, croit trouver l'aubaine : «il est parti travailler au sud. Il a juré qu'il ne reviendrait qu'une fois qu'il aura réussi à économiser un milliard de centimes pour s'acheter un bus.» les jours passent, les mois aussi. Les parents de la victime, eux, commencent à s'inquiéter de l'absence de leur fils. Le doute s'installe. Pour rassurer son monde, l'épouse, de temps à autres, utilisait la puce de la victime pour envoyer des messages SMS aux proches de son époux, comme pour prouver qu'il est toujours vivant et que ses préoccupations professionnelles l'empêchent de se manifester pour le moment. Mais le doute persiste de plus belle d'autant plus que l'époux ne s'est même pas manifesté le jour où sa propre fille réussit à l'examen du baccalauréat, ni le jour de l'enterrement de son frère aîné, ni d'ailleurs lors des enterrements de deux membres de sa propre famille. C'en était trop. Les langues commencent à se délier… Une plainte est alors déposée, début août dernier, par les frères de la victime. Sachant que le ménage de leur frère battait de l'aile, ils n'ont pas caché leurs appréhensions. «Nous pensons que l'épouse de notre frère est responsable de sa disparition», déclarent-ils aux enquêteurs. Le téléphone de l'épouse est alors mis sur écoute. Les éléments de la police judiciaire, munis d'un mandat, se rendent le 27 août au domicile conjugal. Ils sont vite intrigués par la forme du muret de la baignoire. Ils y creusent un trou et aussitôt, une odeur insupportable emplit les lieux. Le procureur de la République est alors appelé pour assister à la destruction de ce mur qui, une fois démoli, dévoile au grand jour les restes du corps de la victime. Ignoble ! S'ensuit alors l'arrestation de l'épouse qui ne tarde pas à «donner» son amant. Ils viennent, tous deux, d'êtres mis en détention. Comme quoi le crime parfait n'existe pas encore.