Elle tue son mari le jour de l'Aïd El-Adha avec la complicité de son amant et de son neveu. Elle enterre le cadavre dans une fosse sceptique et déclare que son mari a été tué dans un attentat à la bombe. Un crime “presque parfait” resté caché pendant quatorze ans. La peine capitale a été prononcée avant-hier par la cour de Boumerdès à l'encontre de Mme Hadda, 45 ans, accusée d'avoir planifié et organisé le meurtre de Mahdi Rachid, son mari, avec la complicité de son amant, H. Abderahmane, 40 ans, et son neveu, M. Farid, 33 ans, eux aussi condamnés à la peine capitale. Le fils de la victime, qui n'était âgé que de 13 ans lors des faits, a quant à lui écopé d'une année ferme pour non-dénonciation alors que son frère et sa sœur ont été acquittés par le juge. Le crime commis en février 1994 à la cité Soummam de Bordj El-Bahri, le jour de l'Aïd El Adha, ne sera découvert que le 21 juin 2006 où par hasard la police effectuait une perquisition dans cette cité et arrêtait deux jeunes personnes en possession de psychrotropes. Il s'agit de M. W., fils de la victime, et H. R., son ami. Ce dernier excité par l'effet de la drogue indique aux policiers que “la mère de son ami a tué son mari et l'a enterré dans les toilettes de la maison”. Les policiers se présentent aussitôt au domicile de la victime et font la découverte macabre. Le squelette du chef de famille fut déterré et avec lui une pioche ainsi que l'arme du crime, un fil de fer qui a servi pour la strangulation alors qu'il était destiné à accrocher le mouton de l'Aïd. C'est M. Farid qui exécute le crime après avoir reçu la promesse de Mme Hadda de le marier à une de ses filles, alors que son amant tenait la tête de la victime. Une fois tué et enterré, sa femme fait croire aux voisins et aux policiers que son mari a été la cible des terroristes et qu'il a été tué dans l'attentat à la bombe perpétré la même année à Aïn Taya. Et elle arrive même à obtenir un jugement concernant la disparition de son mari. En 1997, elle se marie avec son amant H. Abderrahmane qu'elle fréquentait bien avant l'assassinat de son mari. Elle prend soin, cependant, de ne pas régulariser le mariage sur le plan administratif pour ne pas hypothéquer une éventuelle indemnisation pour “victime de terrorisme”. Présenté au box des accusés, Mme Hadda a nié avoir assassiné son mari en jetant la responsabilité de l'assassinat sur son neveu alors que son amant H. Abderahmane a déclaré au juge que lors des faits, il était à M'sila pour assister à l'enterrement de sa mère. Un alibi rejeté par les enfants de la victime. Quant à M. Farid, il a tout simplement rejeté le crime sur l'amant de sa tante. ”C'est lui qui l'a étranglé avec un fil de fer jusqu'à ce que la langue de la victime sorte de sa bouche”, dira-t-il au juge. Les longues plaidoiries des avocats n‘ont pas empêché le juge de prononcer la peine capitale contre les principaux accusés. M. T