L'initiative prise par la direction des services agricoles de permettre la production de produits maraîchers dans des périmètres réduits ne dépassant pas les deux hectares dans des zones dites rouges, semble prendre des proportions alarmantes dès lors qu'une surexploitation de la nappe dans une zone classée rouge est signalée. Dans la région de Mellakou, certains agriculteurs auraient carrément fait fi de l'instruction du wali, notamment l'arrêté dit de protection du périmètre d'irrigation nonobstant des rapports circonstanciés des services de la subdivision faisant état de dépassement dans l'exploitation des eaux provenant directement du bassin versant de la Mina. Certaines «grosses légumes», qui n'ont pas retenu la leçon de la saison écoulée qui a induit la destruction d'une grosse quantité de la production, ont continué à irriguer leurs champs, notamment de la pomme de terre et de l'oignon concourant à la dégradation de la nappe qui subit ainsi les conséquences de sa surexploitation de par une méthode de culture intensive. En dépit d'une bonne pluviométrie enregistrée ces trois dernières années, tout le monde a en mémoire cette sécheresse qui a frappé pendant plus d'une décennie la région, provoquant une chute drastique des réserves et du barrage Ben Khadda ainsi que de la nappe phréatique au niveau de son bassin versant depuis l'oued Mina. De grandes motopompes sont utilisées pour les besoins de ces cultures dont l'Etat a réservé de grands périmètres du côté de la plaine de Dahmouni. La surabondance de la production de la pomme de terre ne devrait-elle pas amener les services agricoles et même ceux de l'hydraulique à réguler ce segment d'activité. Nonobstant, il y a un non moins inquiétant phénomène qui semble perdurer. Il s'agit de l'irrigation de certaines cultures à partir des eaux usées. Les services en charge du contrôle de la répression devraient à tout le moins se rapprocher de la chambre d'agriculture pour s'imprégner de la dure réalité.