Le Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC) constate que les promesses faites par le gouvernement n'ont eu aucun début de concrétisation sur le terrain. Depuis que le Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC) a décrété le 28 septembre Journée de la colère à travers le pays, une effervescence semblable à celle du 14 mars dernier a gagné Ouargla, qui a vu la naissance du mouvement des chômeurs et abrite ses plus grands rassemblements de protestation depuis une décennie. Vingt-cinq wilayas, dont les treize du sud et de l'extrême sud du pays ainsi que la Kabylie, ont confirmé l'organisation de rassemblements similaires, samedi prochain, apprend-on auprès du Comité. Ce dernier table sur une nouvelle manifestation et compte capitaliser son expérience organisationnelle mobilisatrice de la foule des chômeurs désenchantés par les promesses du Premier ministre, qui ont vu s'écouler sept longs mois et l'Anem, principal interlocuteur des demandeurs d'emploi, ainsi que le marché de la sous-traitance n'ont pas changé d'un iota. Bien au contraire, de nouveaux chômeurs sont venus grossir les rangs des anciens sans-emploi grâce aux licenciements tous azimuts opérés après une série de protestations revendiquant l'application de la règle du 80/20, stipulant que le personnel sous-traité doit percevoir au minimum 80% du salaire du poste alors que le contraire prévaut jusque-là. Répétition générale Le CNDDC multiplie donc depuis six jours non-stop ses sorties et accentue sa visibilité par une présence accrue et quasi quotidienne à travers les quartiers, après le Ksar, Sokra, Aïn Beida où une délégation de Hassi Messaoud a été reçue, vinrent les grands rassemblements du carrefour de Beni Thour ainsi que Rouissat comptant une base populaire appréciable sympathisant avec le comité. Le CNDDC investira aujourd'hui Gharbouz et Mekhadma pour enfin tenir une sorte de répétition générale du rassemblement de la colère vendredi après-midi à la place de l'hôtel de ville de Souk El Hedjar, baptisée place Tahrir depuis mars dernier. Au vu des rassemblements tenus jusqu'à aujourd'hui, une large frange de la population perçoit positivement le dynamisme des chômeurs qui se sont exprimés tout au long des sept derniers mois contre la violence et le vandalisme des biens publics et privés qui ont suivi l'affichage des listes de logements mais aussi l'agressivité des forces de l'ordre dans plusieurs wilayas du pays, notamment à Djelfa, Laghouat et Ghardaïa. Le souci majeur reste toutefois les poursuites judiciaires contre des chômeurs de Ouargla et Oum El Bouaghi, dont les verdicts seront connus la semaine prochaine surtout après des réquisitoires assez virulents du parquet qui voit d'un mauvais œil le mouvement des chômeurs et semble s'aligner systématiquement du côté de l'administration et des commis de l'Etat dans un deux poids, deux mesures déconcertant, sachant que seule la version des plaignants, à savoir les commis de l'Etat, est prise en considération sur les PV de police, malgré de multiples auditions. Entre une administration qui n'a pas encore su donner les bonnes réponses à leurs revendications, la répression policière et les poursuites judiciaires qui n'en finissent pas, les chômeurs sont de nouveau à la case départ à l'épreuve de la mobilisation et de la radicalisation de leur mouvement.