Le procureur général principal près le tribunal de Constantine a ordonné un mandat de dépôt à l'encontre du vice P/APC de Constantine, Badreddine Abdaoui, et de son complice, Adlène Benhafed, pour corruption avérée et directe, conformément au code pénal dans son article 83. L'instruction s'est déroulée hier en début de matinée et a duré jusqu'à 15h 45. Pour rappel, l'arrestation du mis en cause a eu lieu jeudi dernier à son domicile suite à la dénonciation de son complice qui a reconnu avoir empoché la somme de 450 000 DA de la part de trois entrepreneurs détenteurs de microentreprises, qui sont sous contrat avec la mairie pour l'enlèvement des ordures ménagères. L'un des entrepreneurs, B. K., témoin à charge, nous confie : «Nous avons signé un contrat de 10 mois en bonne et due forme en mars 2013, mais quand il a été question de nous délivrer l'ordre de service (ODS), le mis en cause, chargé de l'environnement, en recevant les 18 entrepreneurs séparément, leur a ordonné sur un ton menaçant qu'ils doivent lui verser chacun la somme de 450 000 DA en contrepartie de sa complaisance durant tout son mandat.» Notre interlocuteur a assuré que le vice P/APC devenait de plus en plus menaçant, brandissant la non-reconduction du contrat. «Il nous avait obligés à procéder au paiement avant le 26 octobre, et c'est là que nous nous sommes concertés à quatre et décidé d'alerter les services de sécurité», témoigne l'entrepreneur. Chose qui nous a été confirmée par une source proche du dossier. Selon cette dernière, un piège a été tendu au mis en cause et la somme qui devait être remise a été photographiée sur ordre du procureur. L'accusé a récupéré l'argent par le complice susnommé. Notons, par ailleurs, que cette présentation a tenu en haleine les deux parties, en l'occurrence l'accusation et la défense. Toutefois, selon certaines indiscrétions, le procureur a pris tout son temps pour asseoir sa décision, décision qui ne manquera certainement pas de faire taire certains milieux qui ont privilégié la thèse du complot ourdi par des cercles occultes. Le statut de médecin du mis en cause et son appartenance à une famille aisée n'ont pas pesé sur la décision du juge qui a fixé la date de leur comparution au 3 octobre prochain.