Le débat au sein de la Commission de l'ONU de décolonisation, consacré à la question sahraouie au siège de l'ONU, a donné lieu jeudi à une série d'appels au respect du droit à l'autodétermination du Sahara occidental. Le représentant de Western Sahara Human Rights Watch, Kirby Gookin, a ouvert le bal en assénant que la question sahraouie relevait «clairement d'un conflit de décolonisation qui nécessite un référendum d'autodétermination», tel que l'a affirmé la Cour internationale de justice et les nombreuses résolutions pertinentes des Nations unies. Il a également exhorté le Maroc à libérer les prisonniers politiques sahraouis et de démanteler le mur bâti au Sahara occidental, comme il a exigé que des enquêtes soient menées sur les fosses communes découvertes récemment et où avaient été enterrés des Sahraouis victimes d'exécution. La représentante de Stategic Conflict Group, Mme Alexandra Kapitanskaya, a réfuté énergiquement les allégations sur l'impossibilité d'un Etat sahraoui indépendant ou celles qui prétendent que les camps des réfugiés seraient devenus des terrains de corruption, de crimes et d'extrémisme. Cette «rhétorique» sert, d'après elle, une seule cause qui est de «détourner l'attention» de la Commission onusienne de décolonisation de la véritable question qui est le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. «Le rôle de la Commission de décolonisation n'est pas de juger la force des instances gouvernantes ni d'établir si un territoire a suffisamment de ressources pour assurer son développement économique», a-t-elle plaidé. De son côté, la présidente de la fondation américaine Défense Forum, Mme Suzanne Scholte, a regretté que l'ONU ne soit toujours pas parvenue à organiser le référendum sur l'autodétermination qu'elle avait, pourtant, promis au peuple sahraoui. Selon elle, cela a conduit à la poursuite des abus des droits de l'homme contre les populations sahraouies sous occupation marocaine. Elle a également fait état de fosses communes où des Sahraouis victimes d'exécutions extrajudiciaires ont été enterrées par les forces d'occupation marocaines. Devant la commission de décolonisation, la responsable de l'organisation américaine United States Citizens for Western Sahara, Mme Robin Kahn, a également dénoncé l'absence d'une composante «droits de l'homme» dans le mandat de la Minurso, seule mission des Nations unies à ne pas être autorisée à surveiller la situation des droits de l'homme.