Les deux jours de l'Aïd ont été, comme à l'accoutumée, marquées par l'insalubrité. Durant les deux jours de l'Aïd, l'insalubrité, qui comme de coutume s'installe dans les moindres recoins de la ville, n'a pas fait exception cette année. En l'absence d'un ramassage efficace des ordures, le manque d'hygiène est devenu une caractéristique indissociable de l'Aïd. La collecte des ordures, particulièrement au niveau des communes qui ne sont pas couvertes par Netcom, a été totalement défaillante. Les déchets, composés de restes de moutons, ont envahi les quartiers et les lotissements, leur donnant des allures de décharges publiques. En attendant l'installation des entreprises de collecte «extra-Net», les APC sont dans une léthargie pénalisante. La plupart des services de voiries au niveau de ces communes connaissent un relâchement sans égal en matière de ramassage. Cette situation s'est répercutée négativement sur l'environnement. A Bourouba, une commune de 71 000 habitants, ainsi que dans les quartiers populaires que sont les cités PLM, la Faïence et Djenane Mabrouk, les amas d'ordures ont pris place dans les moindres recoins de ces quartiers. Les restes de moutons jonchaient les trottoirs jusqu'à hier, en fin d'après-midi. Les services de la voirie de la commune ont été incapables de gérer cette période. «Il aurait fallu que les services de l'APC se préparent à l'avance pour faire face à la situation, qui, faut-il le rappeler, est une situation répétitive», dira un habitant de la commune. Et de poursuivre : «Les déchets doivent être ramassés le jour- même. Tout retard engendre des désagréments pour les habitants, et surtout un risque de propagation de maladies.» Les mêmes scènes d'insalubrité sont à déplorer dans les localités de Bab Ezzouar et de Bordj El Kiffan. Les espaces occupés par les vendeurs de moutons durant les semaines qui ont précédé l'Aïd ont été laissés tels quels, dans un état lamentable. Du foin mêlé aux excréments de moutons recouvrent les lieux. Ni les vendeurs de moutons ni les services de la voirie ne s'en sont souciés. A la cité Eddoum, où un marché à bestiaux a été improvisé sur le bas côté de la route, les déchets engendrés par les troupeaux d'ovins ont été laissés sur place. Par ailleurs, le manque d'espace dans les appartements a également contraint les habitants des cités à égorger leurs moutons dans les cours mitoyennes avec les immeubles, avec tout ce qui peut découler comme insalubrité. Les murs des immeubles où l'on avait accroché les moutons sont maculés d'éclaboussures de sang difficilement détachables. Les restes de panses de moutons couvrent les allées et les ruelles de ces cités dans l'indifférence totale des autorités locales qui se sont illustrées par leur défaillance et par leur totale absence. Cette situation, qui se répète à chaque Aïd, devrait inciter les pouvoirs publics à mettre plus de moyens et renforcer le ramassage d'ordures, car il y va de la santé du citoyen, «il faudrait que les pouvoirs publics, comme c'est le cas dans les pays développés, réservent des endroits au sacrifice des moutons», propose un citoyen.