William Sportisse, écrivain, militant anticolonialiste «Algérien, juif, communiste», ancien journaliste à Alger Républicain, était hier à la librairie Média-Plus pour présenter son ouvrage «Le camp des Oliviers». Ce document historique d'une valeur inestimable, raconte le parcours d'un communiste algérien, étayé par des entretiens réalisés et réunis par Pierre-Jean Le Foll-Luciani. William Sportisse, le visage submergé par l'émotion, les yeux pleins de larmes, d'autant plus qu'il était dans sa ville natale, et à proximité de son quartier (Saint-Jean), nous a spontanément déclaré : «L'Algérie ça reste mon pays jusqu'à ma mort». En dépit de son âge, 90 ans, cet homme admirable, ce militant hors pair qui aime l'Algérie comme on aime sa mère, qui a subi la torture, avec d'autres de ses compagnons, pour avoir été hostile au coup d'Etat de 1965, se dit toujours résolument utile à ce pays, lequel, selon lui, a beaucoup évolué en 50 ans. Il fallait, nous dit-il, en finir avec le colonialisme, puis continuer la lutte pour l'abolition des classes. «L'homme ne doit pas être un loup pour son prochain, et c'est pour cela que le socialisme est plus que jamais la seule solution contre toute forme d'exploitation. Ce sont les mêmes principes de l'idéologie marxiste-léniniste dont les voies sont particulières pour chaque pays», poursuit-il. «Je vais peut-être mourir bientôt, mais je partirai confiant et plein d'espoir pour ce pays, car je sais que tout y sera meilleur», nous a-t-il confié, avec une merveilleuse sérénité.