-Ouargla : thé littéraire Nous annoncions ici la naissance, la semaine dernière, d'un café littéraire et philosophique à Larbaâ Nath Irathen (wilaya de Tizi Ouzou). Voici un autre qui voit le jour à Ouargla, ainsi que l'a rapporté notre consœur du bureau El Watan de cette ville (03/11/13). Domicilié à la maison de la Culture Moufdi-Zakaria, ce nouvel espace de rencontres culturelles tiendra deux séances mensuelles. La première a été consacrée à un ouvrage ancien sur l'histoire millénaire de Ouargla et de sa région. Alors que la formule des cafés littéraires s'essouffle à Alger qui en avait été la pionnière, elle semble se répandre à l'intérieur du pays. Mais, au cœur du Sahara, ne devrait-on pas parler plutôt de thé littéraire ? -Plein sud : «Lire en fête» La troisième édition de la manifestation «Lire en fête» qui se déroule avant, pendant et après la rentrée scolaire, se tient en ce moment dans du Sud, rapporte l'APS, citant les wilayas de Ouargla, Ghardaïa, Laghouat, El-Oued, Illizi, Adrar et Tindouf. Ce timing est lié aux conditions climatiques sahariennes et le programme doit s'achever le 15 novembre. «Lire en fête» vise à développer la lecture publique, notamment auprès des jeunes et des enfants. Il s'agit également de mettre en valeur la relation existant entre le la lecture et la réussite scolaire, en sensibilisant les parents sur l'importance de mettre les enfants, dès leur jeune âge, en contact avec les livres afin de développer chez eux les compétences langagières, l'imagination et la créativité. Plusieurs manifestations autour du livre sont organisées sur divers sites urbains aménagés ainsi que dans les écoles, collèges et bibliothèques. On y compte des ateliers d'écriture pour enfants, des lectures de contes, des présentations d'ouvrages, la fabrication d'albums d'enfants, la lecture scénique, des découvertes, du théâtre, des rencontres avec des conteurs et poètes, etc. le tout appuyé par des tournées de bibliobus. -Mosteghanemi : égérie de l'EN ? Dimanche dernier, à l'université Hadj-Lakhdar de Batna, la romancière Ahlam Mosteghanemi a attiré des centaines d'universitaires de l'Est du pays venus l'entendre parler de ses œuvres. Vêtue d'une «m'lahfa», la tenue traditionnelle chaouie, elle a exprimé sa passion des Aurès et de la ville de Merouana qui «a tout pour être immortalisée dans la littérature». Elle a affirmé ensuite que, pour l'écrivain, l'immortalité est celle des idées. L'auteure du best-seller arabe, Dhakiret el djassed (Mémoire de la chair) a évoqué avec émotion son attachement à son pays : «Je suis Algérienne, porteuse de l'étendard algérien, là où je vais». C'est elle qu'il faudrait envoyer au onze national avant le match décisif du 19 novembre ! Nos footballeurs, qui ne manquent de rien, n'ont pas d'égérie. -Zidane : déboulonnages Restons dans le football et la culture. On se souvient que Zinedine Zidane, perdant un boulon en finale de la Coupe du monde 2006, avait déboulonné l'Italien Marco Materazzi en le gratifiant d'une politesse crânienne. L'arbitre l'avait aussitôt déboulonné du match. Neuf ans plus tard, l'artiste Adel Abdessemed a boulonné le geste de son compatriote en en faisant une statue immense (5 mètres de haut et plusieurs tonnes). L'œuvre est partie orner la corniche de Doha qui prépare le prochain Mondial. Mais une campagne religieuse, la taxant d'idolâtrie, a eu raison de la statue. Déboulonnée de l'espace urbain, celle-ci est partie rejoindre le Musée d'art moderne de Doha avec la bénédiction de l'Autorité des Musées, dirigée par la sœur de l'Emir, cheikha Al-Mayassa Bint Hamad Al Thani, dont les points de vue sont difficilement «déboulonnables». -Sétif : persé-Ciné Le ciné-club Persé-Ciné de l'association sétifienne Perséphone marque son 5e anniversaire avec un bilan enthousiaste : belle programmation, débats passionnants et, surtout, des adhérents et adhérentes fidèles. La reprise, toujours au Théâtre municipal de la ville, a eu lieu hier avec Venuto al mondo de Margaret Mazzantini, écrivaine et cinéaste italienne d'origine irlandaise. Vendredi 15, ce sera Le choix de Luna» de la Bosniaque Jasmila Zbanic. Si vous habitez Sétif, pensez donc à soutenir ce ciné-club en y adhérant. -Cinéma africain à New York : deux films algériens programmés Les films algériens, Zabana ! de Saïd Ould Khelifa et Frontières de Mustapha Djadjam participeront à New York, en hors compétition, au 21e Festival international du film de la diaspora africaine (29 nov.-15 déc.), selon l'APS. Le festival qui prévoit une seule distinction, le Prix du Public, destiné à honorer une réalisatrice africaine ou d'origine africaine, a programmé 12 longs métrages de fiction, 6 courts et 20 documentaires issus de 33 pays. En 2012, le Prix du Public avait été décerné à la réalisatrice Yasmina Adi pour son documentaire Ici, on noie les Algériens (2010) sur le 17 octobre 1961 à Paris. Zabana ! a obtenu le Prix du meilleur décor et de la meilleure musique au 23e Fespaco à Ouagadougou, tandis que Frontières a été lauréat du Prix du jury du Festival du film francophone de Namur (Belgique, 2004). -Anécdote d'éditeur : Maspero le généreux Ecrivain et traducteur, François Maspero a créé en 1959 sa maison d'édition résolument orientée à gauche. Connue pour éditer les révolutionnaires, dont Che Guevara, elle s'est distinguée durant la guerre d'indépendance de l'Algérie en publiant Fanon et d'autres. S'en suivirent censures, emprisonnements, attaques de groupuscules… En dépit de ces difficultés, François Maspero avait interdit que les voleurs de livres de sa librairie soient inquiétés. Et, en 1982, il a vendu ses actions pour un franc symbolique à F. Guèze, lui demandant de rebaptiser la société, devenue «La Découverte». -Lancement hier au SILA : les Mémoires de Zohra Drif Voici un livre qui va faire date en apportant un éclairage édifiant sur la guerre de libération nationale et, notamment, la Zone autonome d'Alger, essentiellement connue jusque-là par le film-culte La Bataille d'Alger (1968) de Pontecorvo, puis les Mémoires de Yacef Saâdi, chef de la Zone et également producteur du film. Par son rôle de premier plan dans ce moment de l'histoire, Zohra Drif en relate les étapes et les péripéties avec une précision remarquable. Au-delà des faits et événements, l'auteure reconstitue toute une période de l'Algérie et de sa société à partir de nombreuses anecdotes révélatrices. L'ouvrage qui promet une suite a été publié par les éditions Chihab sous le titre Mémoires d'une combattante de l'ALN, Zone autonome d'Alger avec, en couverture, la photo de l'arrestation de Zohra Drif (ci-dessous). -Médéa : calligraphie arabe «on live» Dans le monde entier, la calligraphie arabe attire de plus en plus de passionnés. Elle commence à intéresser de nombreux jeunes en Algérie. La création, en 2007, à Alger, du Musée de la Miniature, de l'Enluminure et de la Calligraphie, a encouragé cet élan, bien qu'il soit attendu de cette institution une activité plus soutenue. La semaine dernière, de dimanche à lundi, la maison de la Culture de Médéa a accueilli la 9e édition de l'Atelier national de calligraphie arabe. Une manifestation initiée par l'association locale Er-Rakim et dont la présente édition a été baptisée au nom du célèbre calligraphe turc, Sami Affendi. Une cinquantaine de calligraphes, issus de dix-neuf wilayas du pays, ont participé à cet Atelier national qui vise aussi à promouvoir les œuvres de la nouvelle génération de calligraphes algériens. Des séances d'initiation et de perfectionnement aux différentes techniques de composition et styles en vogue dans le monde arabo-musulman ont été organisés au profit des participants, mais également aux jeunes désireux emprunter cette voie. -Arts : salon d'automne Inauguré le jeudi 31 octobre, en même temps que le Salon du Livre, l'ouverture du Salon d'automne est passée presque inaperçue. Mais vous aurez le temps de le «rattraper» puisque sa sixième édition s'étend jusqu'au 31 janvier 2014. Vous y verrez les œuvres de soixante-dix artistes dans une exposition pluridisciplinaire où se côtoient peinture, sculpture, photographie, vidéo, etc. Cette manifestation, malgré une certaine routine, permet toujours de faire des découvertes. Palais de la Culture Moufdi-Zakaria (Kouba, Alger).