Les rues Djebar Amor et Frantz Fanon viennent d'être éventrées pour la troisième fois… Combien de temps faudrait-il attendre pour rompre définitivement avec le vrombissement continu des engins utilisés pour creuser des chaussées qu'on bitume quelques jours après à coups de millions de dinars. Après une accalmie de quelques semaines, les citoyens de la ville de Souk Ahras se sont réveillés, hier, sur un autre spectacle d'après-guerre. Routes éventrées, tranchées de plusieurs mètres de longueur, affaissement des routes, destruction des trottoirs et klaxons interminables des véhicules qui roulaient dans tous les sens (surtout en sens interdit). «Je crois que le cauchemar que nous vivons depuis des mois fait partie des ingrédients d'une torture programmée pour les habitants de cette ville», s'indigne un citoyen. Comme si les intempéries n'avaient pas révélé toute l'indifférence réservée par les entrepreneurs à la chose publique, voilà qu'on recommence l'affront à la population locale qui fait encore preuve d'une grande patience. Les rues Djebar Amor et FrantzFanon viennent d'être éventrées pour la troisième fois et, du coup, ce sont les citoyens qui en pâtissent encore. La fermeture de ces deux routes, qui n'avait pas été annoncée auparavant, -selon l'usage sous d'autres cieux-, a provoqué une véritable anarchie dans la circulation routière déjà fortement gênée par l'entreprise chargée de réhabiliter la mosquée El Amen et dont les travaux s' éternisent avec fermeture de quatre artères principales. Un chauffeur de taxi nous en a parlé : «Voyez ces tôles qui ne quittent pas ce quartier et ce sont malheureusement les seules issues du centre-ville que le promoteur a carrément éliminées sans tenir compte des obstructions causées à la circulation des véhicules (…) d'ailleurs l'une des rues est devenue un lieu à hauts risques à cause des agressions perpétrées de jour comme de nuit». Plus d'une vingtaine d'accidents minimes en une journée et des embouteillages de plus de deux heures. Pire, le propriétaire d'un commerce situé à quelques encablures de la faculté des lettres, décide de son propre chef de fermer, de temps à autre, la double voie qui mène vers le centre-ville et somment les automobilistes à rebrousser chemin.