Le parti socialiste français s'engage à abroger les lois Sarkozy sur l'immigration en cas de victoire à l'élection présidentielle de 2007. C'est ce qui ressort du document de travail consignant les principales propositions mises en débat jusqu'en septembre prochain, date à laquelle le programme du parti sera définitivement adopté et rendu public. Dans l'avant-projet - amorcé déjà au congrès du Mans - , le PS annonce que les lois Sarkozy seront revues afin de » permettre à nouveau la régularisation automatique après 10 ans de présence en France ». Le PS promet aussi d'accorder » le droit de vote aux élections locales aux étrangers ayant résidé légalement en France durant cinq ans ». Dans le chapitre social, les socialistes comptent donner un véritable coup de pouce à la consommation des Français, en augmentant, d'une part, le salaire minimum mensuel à 1500 euros (150 000 DA) sur une période de cinq ans et en réactivant, d'autre part, la politique des emplois jeunes qui permit de créer, au temps de l'ancien ministre Lionel Jospin, près de 800 000 postes de travail. Baptisé » Réussir ensemble », le projet socialiste est composé de cinq parties : « réussir le plein emploi dans le développement durable », « assurer l'égalité pour tous », »le vivre ensemble », « la démocratie » et »renforcer le rôle de la France au sein de l'Europe et dans le monde ». En ce qui concerne des sujets sensibles comme la retraite, les socialistes sont décidés à revoir la » loi Fillon » votée en 2003 et la remplacer par un autre projet plus » égalitaire » et plus » prometteur ». Le texte nouveau propose la mise en place d'un niveau minimal de pension qui devra s'approcher du SMIC. Autre volet social, la lutte contre la pauvreté, avec la volonté d'atteindre, d'ici l'horizon 2010, l'objectif de zéro enfant pauvre. S'agissant du chapitre économique, le PS prévoit de » re-nationaliser » l'entreprise EDF (Electricité de France) et de mettre fin à la politique de privatisation tous azimut enclenchée par la droite depuis son arrivée aux commandes de l'Etat. Mais c'est aussi sur le plan institutionnel que la gauche veut être rénovatrice puisqu'elle prévoit de limiter le mandat présidentiel à dix ans non renouvelable, assorti de l'interdiction du cumul des mandats pour les députés et les élus locaux. L'éducation, l'enfance et le logement ne semblent pas être délaissés par l'actuel parti d'opposition qui cherche à mettre les bouchées doubles, en créant notamment un service public de la petite enfance qui offrirait à tous les enfants, dès l'âge de trois ans, un encadrement pédagogique et mental adéquat, mais aussi en facilitant l'accès au logement social pour les populations les plus défavorisées de la société. Bien qu'il diffère fondamentalement du programme actuel de la droite, le projet socialiste ne fait pas des émules au sein de ses partenaires, notamment le parti communiste qui ne le trouve pas franchement à gauche. Quant à la droite, non seulement elle juge les propositions socialistes « démagogiques », mais pense que celles-ci ne feront » qu'aggraver davantage le déficit budgétaire et les dépenses de l'Etat », en plus de la pénalisation des entreprises à travers l'augmentation des impôts.