Cinq opérations de police dans les quartiers où avaient été enregistrés des bagarres ont été lancées et ont permis l'interpellation de 50 personnes. Des quartiers d'Alger connaissent ces derniers mois des accès de violence réguliers. A Aïn El Malha, quartier de Aïn Naâdja, et avant, dans la commune de Baraki, la population a fait face à la violence qui dégénère entre bandes rivales. Faisant le contre-pied au constat alarmant des citoyens, la police parle d'une régression continue du phénomène de la petite délinquance. «Le taux de criminalité était déjà en régression de 3,94% durant l'année 2012 par rapport à l'année 2011. Nous avons constaté encore une baisse de 12,54 % durant les dix premiers mois de l'année en cours par rapport à l'année précédente. Ce résultat est dû surtout au travail de proximité mené, à l'effort de prévention de nos différentes subdivisions, mais aussi à la participation active des citoyens», se réjouit le chef de sûreté de la wilaya d'Alger, Noureddine Berrachedi, lors d'une conférence de presse, organisée hier au siège de la sûreté, boulevard Amirouche. L'officier récusera l'appellation de «gangs» employée pour parler des bandes rivales jeunes. «Le phénomène de la violence dans les quartiers est classé par nos services dans la catégorie petite criminalité. Le terme de gang employé est impropre. Ce dernier requiert l'existence d'une structure pyramidale avec des chefs et des sous-chefs. Par contre, nous avons affaire à des jeunes égarés qui se bagarrent pour des futilités. C'est comparable aux ‘‘arrouchia'' (lutte de clans) des temps révolus», précise Berrachedi. Le terme «quartiers difficiles» est également récusé par l'officier. «Le terme ‘‘quartiers difficiles'' n'existe pas dans notre jargon. Au quartier La Scala, nous sommes intervenus après une altercation et arrêté 12 personnes. Un seul véhicule mobile rentre maintenant à l'intérieur de ce quartier sans rencontrer de problèmes. La notion de quartier difficile est à bannir. Nous faisons un travail important pour faire baisser l'insécurité. Le DGSN, M. El Hamel, suit toutes les actions. Durant les dernières 24 heures, sur toute la capitale, nous avons enregistré uniquement 2 vols par effraction. Je pense que ce chiffre n'est pas signalé dans d'autres pays plus évolués. Nous avons la mission et le devoir moral de faire face à ce phénomène qui a atteint certes le summum en 2011. Il faut dédramatiser et rassurer la population que le travail est engagé par nos services», signale M. Berrachedi. Des opérations de police pour lutter contre le phénomène des bandes sont lancées depuis 2011 où un «summum», a été atteint. «17 opérations de police, ayant permis d'interpeller 1710 personnes et de récupérer des lots importants d'armes blanches (sabres, couteaux), des pitbulls, avaient été lancées en 2011. En 2012, ce nombre a régressé à 6, nous en sommes à 5, avec 50 personnes interpellées», précise l'officier. Et d'ajouter : «Toute affaire signalée est résolue en un temps record. Nous avons un plan de sécurité de jour comme de nuit. La lutte contre la criminalité se fait avec la participation des citoyens. Ces derniers sont en droit de réclamer la sécurité et nous sommes là pour répondre à leurs appels.» Le chef de la sûreté évoque un taux de résolution important des affaires d'atteinte aux personnes et aux biens durant les dix derniers mois. «Durant les dix derniers mois, nous avons enregistré 10 247 affaires d'atteinte aux personnes. Nous avions interpellé 5145 personnes. Le taux de résolution est de plus de 37%. Nous avons également enregistré 12 736 affaires d'atteinte aux biens pour la même période. 3625 personnes avaient été arrêtées. Le taux de résolution est de 46,22%», se réjouit l'officier, qui signale la réception par ses services de plus de 200 000 appels sur le numéro vert (15 48) depuis le début de l'année.