Abdelkader Zoukh a ordonné l'arrachage des barreaux qui encerclent le siège de la wilaya. Le nouveau wali d'Alger a pris une décision «révolutionnaire», celle de démonter les barreaux qui bloquaient l'accès aux arcades du siège de la wilaya de la rue Zighoud Youcef. Les piétons, contraints auparavant de marcher sur la chaussée, peuvent désormais passer sous les arcades sans être importunés. La décision que n'avait pas osé prendre le précédent locataire du bâtiment néo-mauresque, Mohamed Kebir Addou, a été bien accueillie. Des fonctionnaires de la wilaya saluent ce geste «courageux» de Abdelkader Zoukh pris au lendemain de son installation. «L'endroit ressemblait à Serkadj (célèbre maison d'arrêt de la Haute-Casbah). Le wali a ordonné que l'on enlève ces barreaux immédiatement après sa prise de fonction. Il n'a pas du tout apprécié que l'on bloque l'accès à cet endroit. Ce geste, pourtant anodin, n'a pas été fait par son prédécesseur qui a, au contraire, rajouté cyniquement une barre de fer à l'extrémité des arcades. Les caméras à profusion suffisent pour sécuriser le bâtiment», signale un employé de la wilaya, qui a failli être fauché par un véhicule en descendant sur la chaussée. Plusieurs autres rues devraient être libérées sur le boulevard Zighoud Youcef ou dans les autres rues de plusieurs quartiers du centre de la capitale.Des riverains de la rue Abane Ramdane avaient protesté, l'année dernière, contre le blocage des accès au bas de leurs immeubles, par l'envoi de plusieurs courriers à l'ancien wali. Peine perdue. Les chaînes et les herses ainsi que les installations aménagées principalement par les ateliers d'Alger sont restées là. Indéboulonnables. Les autorités ont renforcé la sécurité autour du tribunal de Sidi M'hamed en fermant avec des barreaux la moitié de la chaussée faisant face à l'entrée de l'édifice. Après la levée de l'état d'urgence, beaucoup de citoyens avaient espéré que ces mesures justifiées par une période trouble soient allégées ou même abandonnées. Il n'en a rien été. Pire, les nouveaux députés de l'APN avaient «cautionné» la fermeture de la rue qui longe l'hôtel Es Safir. Les piétons sont contraints de contourner le bâtiment pour aller d'une rue à l'autre (Zighoud Youcef ou Asselah Hocine). Autre bizarrerie : les escaliers de la direction des Douanes nationales sont fermés et devenus des pissotières. Les habitants de cette partie de la ville sont souvent obligés de faire le tour des immeubles, alors qu'auparavant ils pouvaient emprunter les escaliers et aller dans les quartiers de la rue Docteur Saâdane. Plus haut, les escaliers du Palais du gouvernement sont interdits au commun des mortels. Les exemples de ce «squat légalisé» des rues et ruelles de la ville abondent. L'APC d'Alger-Centre a annoncé l'ouverture de certains tronçons : rue du 19 Mai à l'intérieur de l'université Benyoucef Benkhedda, la ruelle qui mène à l'école Négrier. La rue El Khettabi devait, à la faveur de la décision prise par le président de l'APC, Abdelhakim Bettache, devenir piétonnière. Ces mesures n'ont pas été prises à ce jour.