Les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont les dirigeants doivent discuter demain d'un projet d'union régionale, contrôlent 40% des réserves pétrolières mondiales et le quart des réserves de gaz. Réunissant l'Arabie Saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Oman, le Qatar et le Koweït, le CCG est né en mai 1981, en pleine guerre entre l'Irak et l'Iran et deux ans après le triomphe de la révolution islamique chiite à Téhéran, qui menaçait de s'exporter dans les monarchies sunnites du Golfe. Le CCG compte 47 millions d'habitants, dont 22,8 millions d'étrangers, soit 48,5% de la population totale, selon des statistiques de son secrétariat général. Sur le plan politique, seuls deux pays ont des Parlements élus : le Koweït et Bahreïn. Les autres ont des conseils en partie élus, sauf en Arabie Saoudite et au Qatar, mais qui n'ont qu'un rôle consultatif. Les partis politiques sont bannis dans les six monarchies, mais des mouvements existent à Bahreïn sous forme d'associations, comme le puissant Wefaq chiite. Le CCG dispose d'une force militaire commune, le «Bouclier de la péninsule», qui avait toutefois été incapable de prévenir l'invasion du Koweït par l'Irak en 1990. Après la libération du Koweït en 1991 par une coalition conduite par Washington, les Etats du CCG ont signé individuellement des accords de défense, notamment avec les Etats-Unis qui, selon le Pentagone, comptent actuellement une présence militaire forte 35 000 militaires dans la région du Golfe. Des troupes du «Bouclier de la péninsule» se sont déployées en mars 2011 à Bahreïn pour protéger les installations vitales de ce pays en proie à un mouvement de contestation dirigé par des chiites. En dépit d'efforts d'intégration économique, le CCG n'a pas réussi à instaurer une union monétaire et un marché commun, alors que l'union douanière progresse à petits pas. Il a instauré la liberté de circulation des citoyens et des capitaux, mais des restrictions demeurent sur centaines activités économiques. Les économies des pays membres sont lourdement dépendantes du pétrole, dont les Etats tirent environ 90% de leurs revenus. Les six pays, dont quatre sont membres de l'OPEP, pompent 17,5 millions de barils par jour, soit environ le cinquième de la production mondiale et 55% de celle du cartel pétrolier.