Comme pour l'année précédente, le front social a bouillonné tout au long de l'année 2013. Le vent de la colère, qui a affecté même les régions du sud du pays, a touché plusieurs secteurs : l'administration, l'éducation nationale, le transport, la santé, l'enseignement supérieur, les services… Qu'ils relèvent des différents secteurs de la Fonction publique ou de l'économique, les travailleurs étaient nombreux à manifester à travers plusieurs régions du pays. Si elles sont diverses (augmentation des salaires, primes, indemnités, retraite, logements, conditions de travail, statut…), les revendications des travailleurs, tous secteurs confondus, ont un point commun : l'amélioration des conditions socioprofessionnelles. Ainsi, à l'appel du Snapap, la contestation dans la Fonction publique a commencé, en février, avec la grève observée par les fonctionnaires de plusieurs secteurs du Sud, des Hauts-Plateaux et des Aurès. Se greffent par la suite à cette fronde les travailleurs de la santé. Médecins spécialistes, généralistes, dentistes, psychologues, enseignants paramédicaux, paramédicaux, santé ont été unis dans la colère. Si comme le veut la tradition, la part du lion des mouvements sociaux revient souvent au secteur de l'éducation, l'action la plus spectaculaire était celle du mois d'avril dernier, lorsque le pays a été le théâtre d'importants mouvements sociaux touchant divers secteurs. L'éducation, l'enseignement supérieur et la santé ont observé une action commune (Snapest, Unpef, CNES, SAP, SNPSP et Snapap) pour notamment revendiquer une prime du Sud, une doléance pour laquelle ils ont fini d'ailleurs par avoir gain de cause. La tension gagna même le secteur des transports au début de la saison estivale. Des pilotes d'Air Algérie avaient pris de court les voyageurs en observant une journée de grève au mois de mai. Dans le même secteur du transport aérien, le personnel navigant commercial (PNC) de la compagnie aérienne Air Algérie n'a eu de cesse à proférer sa menace de mener un mouvement de protestation en raison de la non-application du protocole d'accord salarial. Les postiers, eux aussi, ont pénalisé durant une dizaine de jours des milliers de chefs de famille en recourant à un arrêt de travail pour réclamer, à l'époque, le versement de l'intégralité de l'effet rétroactif de 2008. Si les enseignants affiliés aux syndicats autonomes ont perturbé une nouvelle fois, en octobre, les établissements scolaires, la dernière grève en date est celle des bus de l'Etablissement de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) qui était à l'arrêt pendant plus d'une semaine. Dans le même secteur, les chauffeurs de taxi ont failli eux aussi faire grève.