La marche du mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), organisée hier dans la ville de Tizi Ouzou pour célébrer Yennayer, premier jour de l'an amazigh, a été empêchée par les éléments des services de l'ordre. Ces derniers se sont déployés en nombre important pour mettre en place un cordon de sécurité devant le campus universitaire de Hasnaoua, point de départ de la manifestation. Celle-ci n'a pas eu lieu, puisqu'elle s'est transformée en un rassemblement de manifestants qui ont crié, haut et fort, des slogans hostiles au régime. «Pouvoir assassin», «Kabylie autonome» et «Imazighene», tels sont les mots d'ordre scandés par les présents parmi lesquels on a remarqué des Mozabites venus de Ghardaïa. Les marcheurs ont tenté, plusieurs fois, de forcer le cordon des forces de l'ordre, en vain. «Le pouvoir a démontré, aujourd'hui, sa faiblesse en envoyant un impressionnant dispositif des services de sécurité pour empêcher une marche pacifique en solidarité aux Amazighs, notamment les Mozabites», a martelé un militant du MAK. Devant ces multiples tentatives de marcher sans résultat, les manifestants ont préféré, disent-ils, éviter les affrontements avec les éléments de la police. Ils se sont contentés de se rassembler sur les lieux, en brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, «Pour l'autodétermination de la Kabylie». «Le 1er Yennayer 2964, une autre date historique, qui nous réunira ici tous ensemble, pour commémorer un événement qui nous est très cher, une date majeure qui marquera à jamais notre souffle de vie, qui date de milliers d'années», lit-on dans la déclaration du MAK. «Le régime a peur de la solidarité de la Kabylie avec nos frères Mozabites. C'est pour cela qu'il a envoyé un impressionnant dispositif de répression pour empêcher des citoyens de manifester pour leur droit à la liberté. Notre action a enregistré une grande réussite en dépit de la répression du pouvoir», a laissé entendre Bouaziz Aït Chebib, président du MAK. Un autre responsable du même mouvement a aussi déclaré que des appareils photo et des caméscopes ont été confisqués par la police aux militants qui prenaient des photos et des vidéos lors de l'empêchement de la marche.