Treize militants du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, parmi eux le président du MAK, Bouaziz Aït Chebib, et la présidente du Congrès mondial amazigh en Algérie (CMA), Kamira Aït Sid, ont été arrêtés hier matin lors d'un rassemblement prévu devant l'ancienne mairie de Tizi Ouzou, actuellement musée de la ville. Le rassemblement a été empêché par un important dispositif sécuritaire mis en place dès la matinée. Selon des informations recueillies sur place, “deux autres cadres du MAK ont été également arrêtés, à savoir Ahcène Cherifi et Boussad Becha". Le rassemblement a été organisé dans le cadre de la célébration du 10 mars, date mémorable de l'annulation d'une conférence de Mouloud Mammeri en 1980 et qui a été à l'origine des évènements du Printemps 80. Hier, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), à travers son blog, a dénoncé avec “vigueur ce fascisme rampant et de plus en plus visible et cet anti-kabylisme récurrent. Il exprime aussi sa solidarité agissante aux militants du MAK qui ont fait l'objet de violences abjectes et d'arrestations arbitraires" et “a exigé la cessation de toutes les exactions et la libération immédiate des citoyens arbitrairement arrêtés". Il a, par ailleurs, “fait appel à toutes les forces vives de la région pour faire du 20 avril prochain la journée de démonstration contre le pouvoir et ses relais qui confisquent, tous les jours, un peu plus, les maigres acquis, arrachés de haute lutte et au prix de nombreux sacrifices". Dans son appel au rassemblement d'hier, à travers des affiches placardées sur les murs de la ville des Genêts, le MAK a dénoncé entre autres “la répression" et a appelé “à la réappropriation des espaces de liberté confisqués par le régime à travers l'interdiction des manifestations et la violation du droit de grève...". Par ailleurs, dans un autre communiqué, la Maison des droits de l'Homme et du citoyen de Tizi Ouzou (MDHC-TO) a dénoncé, elle aussi, “avec vigueur, ces arrestations musclées de ces militants, s'élève contre le caractère récurrent de ces interpellations et exige la libération immédiate et sans condition des treize personnes arrêtées". K. T