L'université de Constantine gardera ses portes ouvertes exceptionnellement jusqu'au 20 juillet », a déclaré à El Watan le recteur Abdelhamid Djakoun, qui espère ainsi gagner du temps en cas de suspension de la grève. Ce dernier, qui sort de son silence et tient aujourd'hui une conférence de presse, estime qu'« aller à septembre, c'est aller au suicide ». Les raisons invoquées sont partagées par les organisations estudiantines qui ont formulé samedi la crainte de quelque 9000 étudiants en fin de cycle de voir leurs projets s'évaporer si l'option est retenue. Ceux désireux de s'inscrire en post-graduation dans des universités étrangères comme ceux décidés à rejoindre les rangs de l'ANP devront par conséquent rater l'occasion alors que la rentrée prochaine correspondant au mois du Ramadhan sera pénible si les étudiants sont, en plus, forcés d'assumer des examens. Reconnaissant le bien-fondé des revendications du corps enseignant, le recteur de l'université Mentouri a rencontré hier pour la première fois des membres du comité des grévistes légitimant ainsi, même implicitement, leur organisation qui se réclame du CNES (opposé à celui non gréviste de Boukaroura). M. Djakoun a déclaré, par ailleurs, que 40 % des examens sont assurés au moment où les efforts de son administration se poursuivent pour faire revenir d'autres enseignants aux amphis. Peine perdue, affirment des animateurs du mouvement, qui contestent le chiffre du rectorat et avancent qu'aucun examen n'a eu lieu hier, alors que seuls deux examens ont été tenus samedi dans d'autres campus. Les grévistes n'ont pas réussi à obtenir une nouvelle fois l'autorisation d'occuper l'auditorium pour la tenue de leur assemblée quotidienne, malgré la demande formulée au recteur. Le rectorat a justifié ce refus par l'illégalité de l'organisation sans pour autant fermer totalement la porte puisqu'on promet de soumettre la demande à la tutelle. Les grévistes voient la chose autrement et invoquent les statuts qui stipulent qu'au-delà de 20 % de l'effectif, toute représentation est légitime. Ils se sont rencontrés tout de même et ont désigné, à la fin des débats, trois délégués pour représenter Constantine lors de la rencontre de la coordination nationale prévue pour demain. Une rencontre qui devra étudier les perspectives du mouvement et les solutions pour échapper à l'impasse.