La santé mentale constitue un sérieux problème de santé publique, du fait de ses répercussions néfastes aussi bien sur le patient que sur l'entourage et la société d'une manière globale. La multiplication de cas souffrant de problèmes mentaux dans la wilaya de Béjaïa invite à prévoir un système de protection et de prise en charge plus efficient. D'après le médecin chargé des consultations mentales à l'hôpital de Sidi Aïch, Docteur Ramdani, le nombre de personnes sollicitant des soins dans ce service est de plus en plus important, comparativement aux années précédentes. « Nous recevons de nombreux cas souffrant de plusieurs perturbations mentales, angoisse, stress, dépression, anxiété, traumatisme, phobies. Bien que nous ne puissions avancer des chiffres exacts concernant ces malades, il est certain néanmoins que ces pathologies commencent à prendre des proportions inquiétantes », explique-t-il. « Nous enregistrons une nette progression du nombre d'enfants souffrant des problèmes ayant trait aux retard mental, défaut de langage, traumatismes psychologiques,... Nous assurons leur suivi et leur prise en charge en collaboration avec les services d'orthophonie et de psychologie clinique », explique encore notre interlocuteur. Interrogé sur les causes ayant entraîné la multiplication des cas souffrant de ces multiples pathologies, M. Ramdani notera que cette situation est due à la dégradation du niveau de vie, aux circonstances traumatisantes et autres facteurs individuels. Il est important de signaler, à ce propos, que les différentes villes de la wilaya ne cessent de recueillir de nombreux malades mentaux qui déambulent dans les rues et dont la plupart sont sans abri. Sur ce point, notre interlocuteur souligne l'impérieuse nécessité de créer des structures de prise en charge de cette catégorie dans la wilaya. Par ailleurs, la toxicomanie, qui constitue un fléau dévastateur, est l'une des principales causes de déviation mentale et a entre autres conséquences la violence et la criminalité. « Ce fléau tend de plus en plus à se généraliser, et la situation sur ce plan est sérieusement alarmante d'autant plus que les drogues et autres substances prises par ces toxicomanes s'avèrent être un danger, autant pour les consommateurs que pour leur entourage. Ces jeunes prennent certaines substances destructrices et pour endiguer un tant soit peu ce fléau, la société civile et tous les services concernés doivent conjuguer leurs efforts », conclut-il.