La première sortie du Togo en Coupe du monde était attendue avec un mélange de curiosité et de compassion. Curiosité de voir à l'œuvre cette sélection qui a défrayé la chronique ces derniers jours par les menaces de grève brandies par des joueurs qui désespéraient de voir régler le problème des primes de match et en même temps compassion pour les Eperviers noyés dans les difficultés de la gestion de l'avant-Mondial. Au bout des quatre-vingt-dix minutes de la partie (perdue 1-2) devant la Corée du Sud, hier à Francfort, le Togo a laissé les observateurs sur leur faim. Après un début de match remarquable, concrétisé par une ouverture du score méritée, signée Mohamed Kader (31'), le représentant africain a lâché prise devant des Sud-Coréens soutenus par des milliers de supporters. Le Togo a présenté deux visages. Le premier extrêmement séduisant et le second bien pâle. Le retour sur le banc togolais de l'Allemand Otto Pfister n'a rien changé à la tenue de route de la sélection togolaise qui a sombré dans les travers d'un jeu approximatif, sans imagination et peu collectif. La « star » nationale du Togo, Adebayor, a été transparente tout au long de la rencontre. Le joueur d'Arsenal a été l'ombre de lui-même. Malgré cela, Otto Pfister l'a laissé finir la partie, alors qu'il méritait de rejoindre les vestiaires avant le dernier coup de sifflet de l'arbitre. L'énorme espoir soulevé par les Eperviers au lendemain de leur historique qualification à la Coupe du monde 2006 aux dépens du Sénégal a fondu comme neige au soleil en l'espace de quelques mois, en raison, particulièrement, des caprices de la « diva » Adebayor qui a poussé vers la sortie le Nigérian Stephen Keshi qui a qualifié le Togo au Mondial allemand. Discret à la CAN 2006 en Egypte, d'où le Togo est reparti avec trois défaites pour autant de rencontres, le joueur cité a été invisible face à la Corée du Sud. Avec la défaite du Togo, c'est le quatrième échec, consécutif, que l'Afrique concède depuis l'ouverture de la Coupe du monde 2006. Après la Côte d'Ivoire (1-2 face à l'Argentine), l'Angola (0-1 face au Portugal), le Ghana (0-2 devant l'Italie), le Togo n'a pu faire mieux face à la Corée du Sud. La Tunisie qui affronte l'Arabie Saoudite aujourd'hui sauvera-t-elle l'honneur d'un football qui nous a habitués à mieux dans ce grand rendez-vous ? Réponse dans quelques heures.