Le procès du président égyptien destitué, Mohamed Morsi, a été suspendu hier, dans l'attente de l'examen d'une demande de récusation des juges par la défense, pour lequel aucune date n'a encore été fixée. Le chef d'Etat islamiste destitué, début juillet 2013 par l'armée, est jugé pour avoir «incité ses partisans à commettre des meurtres prémédités» lors de heurts ayant fait sept morts devant le palais présidentiel au Caire le 5 décembre 2012. Il encourt la peine de mort comme 14 coaccusés, des anciens hauts responsables de son gouvernement, des proches collaborateurs et des leaders des Frères musulmans, dont il est issu. Ses partisans sont depuis huit mois l'objet d'une implacable répression, qui a fait au moins 1400 morts, selon Amnesty International. Un avocat représentant un des coaccusés de M. Morsi avait demandé la récusation de deux des trois juges, l'un d'eux s'étant, selon lui, exprimé dans une interview sur l'affaire. La date à laquelle une cour d'appel examinera cette demande n'a pas été annoncée dans l'immédiat. Deux demandes similaires de récusation des juges ont été introduites dans deux autres procès dans lesquels M. Morsi est poursuivi – l'un pour «espionnage» et l'autre pour son évasion de prison – et une cour d'appel doit se prononcer le 9 avril. La date d'un quatrième procès de M. Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement, pour outrage à magistrat n'a pas encore été fixée.