L'Andalou, le nouveau film de Mohamed Chouikh sera dans les salles à partir du vendredi 14 mars 2014. Il sera projeté en avant-première jeudi soir à la salle El Mougar à Alger. Mohamed Chouikh, Amina Chouikh, la productrice, et la plupart des comédiens étaient présents hier à la salle Atlas à Bab El Oued à Alger pour une conférence de presse de présentation du film. Une présentation sans projection, rendant la tâche difficile aux journalistes. Il est évident que les producteurs du film et l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) devraient s'adapter aux normes mondialement admises, celle de projeter un film à la presse avant d'organiser une rencontre avec les médias. Dans le cas contraire, le déplacement des journalistes serait d'aucune utilité. L'Andalou est une fiction historique de 135 minutes avec des dialogues en arabe classique. L'histoire se passe dans les années d'avant et après la chute de Grenade en 1492. Salim (Mohamed Benbekrit), fils d'un juriste musulman, Abu Hamza, de Malaga, et de la catholique Maria Rodriguez, s'exile avec son ami juif, Ishaac, et sa famille vers l'Algérie. Ils fuient l'Inquisition qui cible musulmans et juifs menée par les rois catholiques, Ferdinand II d'Aragon et Isabelle de Castille (cette Inquisition avait en fait commencé vers 1478 contre tous ceux qui ne sont pas chrétiens en terres ibériques). Les arrivants sont recueillis par l'Emir Hamid Al Abd (Hacen Kechache), mais sont rattrapés par la Reconquista espagnole à Oran. Mohamed Chouikh reprend les trois versions historiques sur la chute de Grenade en janvier 1492. «Chouikh a concilié les trois versions. Il n'est pas un historien. Ce n'est qu'un cinéaste qui réalise un film sur une histoire qui l'a interpellé. Nous connaissons plus la période de la colonisation française de l'Algérie que l'histoire de la Reconquista et des Ottomans. La période racontée dans le film est riche en événements», a souligné Amina Chouikh. Le film raconte les derniers moments du Royaume de Bouabdil (Tarek Hadj Abdellatif) et Aïcha (Bahia Rachedi). Le personnage de Salim est le fil conducteur du film pour montrer tous les bouleversements qu'avait connus le Maghreb après l'effondrement d'El Andalus. A l'origine, L'Andalou était un projet de roman. «Tous les personnages du film sont historiques. Que pouvais-je faire par rapport à l'histoire ? C'était difficile pour moi de raconter toute l'histoire dans un scénario. Aussi, l'Histoire est-elle condensée dans L'Andalou. On peut faire plusieurs films sur la même période. J'ai prévu une version feuilleton télévisée pour ce film», a précisé Mohamed Chouikh, peu loquace durant la conférence de presse. Selon lui, le cinéma permet de démocratiser l'Histoire. L'Histoire médiévale de l'Algérie est toujours peu connue, peu enseignée. Mohamed Chouikh, qui est scénariste, s'est documenté, a fait beaucoup de recherches pour élaborer la trame du film basé pour l'essentiel sur des faits réels. «L'Andalou est un film historique qui exige beaucoup de moyens financiers, car il y a des reconstitutions, des costumes et des décors. Nous avons travaillé dans tout ce qui est palais, sites historiques. Nous n'avons pas pu faire le déplacement au Maroc et en Espagne pour les tournages. Nous nous sommes déplacés en Tunisie pour trouver des bateaux d'époque», a expliqué Amina Chouikh. Selon elle, le projet existe depuis neuf ans. Sa réalisation a tardé en raison de problèmes financiers. Le film ne sera pas au prochain festival de Cannes en mai. «Le réalisateur a décidé de ne pas envoyer son film à Cannes. C'est son choix. Mais, nous pensons inscrire le film à d'autres festivals dans le futur. Le film sera montré en 35 mm au public à Tlemcen, Annaba, Constantine, Oran et ailleurs dans les salles disponibles. Le film passera également sur le circuit des Cinémathèques. On ne se contente pas de faire une première sans suite», a soutenu Amina Chouikh. L'Andalou est une coproduction algéro-espano-tunisienne. Acima production et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) sont les producteurs algériens du long métrage. Le film a obtenu également les aides de l'Etat comme le FDATIC (ministère de la Culture). «La télévision algérienne a refusé de nous soutenir. On nous avait dit que la télévision avait des difficultés matérielles», a regretté la productrice. Mohamed Chouikh achève actuellement le scénario d'un nouveau film qui sera consacré au poète populaire Si Lakhdar Benkhlouf, qui serait la continuité de L'Andalou.