Dans une conférence de presse animée lundi à la salle Atlas de Bab El-Oued, la productrice du nouveau film historique «l'Andalou» du réalisateur Mohamed Chouikh, Yamina Bachir Chouikh, a indiqué que l'apport financier de l'Etat pour la réalisation de ce film, estimé à plus de 4 milliards de centimes, est insuffisant vu la portée historique de cette œuvre qui est une co-production entre l'Algérie, la Tunisie et l'Espagne. Le film dont la projection en avant-première est prévue pour jeudi 13 mars, à la salle El Mouggar à Alger, relate, en effet, les bouleversements au Maghreb pendant l'occupation espagnole et la chute de Grenade. Répondant aux questions des journalistes, la productrice du film «L'Andalou», Yamina Bachir Chouikh, a précisé que le projet existe depuis neuf ans mais sa réalisation a été retardée à cause de problèmes financiers. «Ce film nous a demandé beaucoup d'argent, surtout pour les décors historiques et les costumes», a-t-elle révélé dans ce sens, tout en estimant qu'il faut chercher des costumes d'époque, tout comme les décors doivent nous faire remonter dans le temps, comme par exemple, lors de l'arrivée des Turcs à la Casbah ou la conquête espagnole. Sans préciser le montant de l'enveloppe totale du projet, l'intervenante s'est limitée à dire que l'aide de l'Etat pour la réalisation est estimée à plus de 4 milliards de centimes, précisant encore que le film a également reçu un apport d'1 milliard de centimes, versé par le FDATIC, 2.5 milliards de centimes ont été perçus dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» et 1 milliard a été apporté dans le cadre d'«Alger, capitale de la culture arabe 2007». Mme Chouikh a tenu à affirmer, d'autre part, que la réalisation du film «L'Andalou» s'est déroulée en Algérie (palais, sites histori-ques,...) et une partie en Tunisie. «On s'est déplacé en Tunisie à cause des séquences qui nécessitaient des bateaux historiques», a-t-elle souligné. Et d'ajouter : «On devait faire des tournages en Espagne et à Fès, malheureusement ça ne s'est pas fait», a-t-elle fait savoir. Accompagnée du réalisateur Mohamed Chouikh et d'une pléiade d'artistes participant au film, à l'instar de la comédienne Bahia Rachedi, Hacene Kechache, Redha Laghouati ou Mohamed Benbekrit, la conférencière a tenu à expliquer que «L'Andalou» était au départ un roman. «Le réalisateur, Mohamed Chouikh a voulu le mettre en images», a-t-elle souligné, avant d'ajouter : «Pour ce qui est du choix de la période d'occupation espagnole qui a duré trois siècles et demi, le réalisateur s'est intéressé à cette période vu qu'elle est considérée comme une période charnière de la conquête, il a trouvé important et essentiel d'en parler.» Lors de cette rencontre, organisée par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), Mme Chouikh a également ajouté que la langue parlée dans ce film est l'arabe classique et l'arabe du Maghreb «pour qu'il soit accessible au public algérien», fera-t- elle encore remarquer. Elle indiquera qu'un sous-titrage en français, anglais, espagnol et même en arabe sera mis à la disposition du public. Pour ce qui est de la distribution du long métrage, Mme Chouikh a révélé que ce film sortira d'abord dans les salles de cinéma en Algérie avant de sortir à l'étranger. «Il sera en salle à partir du 20 mars prochain à Tlemcen et prochainement à Oran. On essayera de programmer la projection du film dans les salles de cinéma, parallèlement aux élections présidentielles et si les salles sont disponibles, bien sûr», a-t-elle indiqué. Concernant sa participation à des festivals de cinéma internationaux, la productrice précisera que «L'Andalou ne sera pas en lice au prochain Festival de Cannes, mais on va l'inscrire dans d'autres festivals internationaux». Dans «L'Andalou» du réalisateur Mohamed Chouikh, nous retrouvons plusieurs acteurs de renom, à l'instar de Mohamed Benbekrit dans le rôle de Salim, Malika Belbey (princesse Mansourah), Bahia Rachedi (reine Aïcha), Hacene Kechache (émir Hamid El Abd), Amina Loukil (Maria Rodriguez), Nabil Asli (Abdellah Benkhlouf), Jean-Louis Andugar (commandant d'Argotte), Redha Laghouati (prince de Tlemcen), Tarek Hadj Abdellatif (le roi Bouabdil), Marie Delvas (reine Isabelle la Catholique), Pedro Delvas (roi Ferdinand). Le film relate dans son synopsis, l'histoire de Salim, fils d'Abu Hamza, juriste musulman, et de Maria Rodriguez, une catholique. Il quitte Malaga pour Grenade où il achève ses études. Il devient le plus jeune secrétaire de la reine Aicha, mère de Boabdil. Après la chute de Grenade, il s'exile avec sa famille et celle de son ami Ishaac, tailleur juif, à Andarach. Il refuse ensuite de suivre Bouabdil dans son exil au Maroc. Avec Ishaac, il rejoint les côtes algériennes sur une barque de fortune. A son arrivée, il est recueilli et engagé par un puissant émir comme secrétaire confidentiel de ses trois filles. Il devient son grand intendant et épouse la princesse Mansourah dont il était amoureux. La Reconquista le rattrape à Oran et bouleverse le royaume fragile qui devient le vassal de la couronne d'Espagne. Maîtrisant les langues ibériques, il devient l'interprète et l'ami du commandant Martin d'Argotte. Parmi ses multiples fonctions, il est aussi l'allié ou le confident des princes antagonistes et intercède dans les conflits fratricides. Il est au coeur des événements qui vont bouleverser le Maghreb: la Reconquista espagnole et l'arrivée des Turcs. dans ses bouleversements, il est soutenu par son admirable épouse Mansourah. Pour rappel le film «L'Andalou» du réalisateur Mohamed Chouikh est produit par Acima Film en collaboration avec le ministère de la Culture, l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) et l' AARC. Il sera distribué dans les salles à partir du 14 mars prochain.