Des milliers de voyageurs transitant quotidiennement par les gares intermédiaires sont confrontés à des problèmes multiples. Les quatre stations intermédiaires de transport de voyageurs situées à la périphérie de la ville de Tizi Ouzou, notamment celles appelées Tala Allam, Béni Douala, Oued-Aissi et Timizart Loghbar, sont pour le moins que l'on puisse dire dans un état délabré. Elles deviennent de moins en moins commodes aux usagers depuis leur ouverture. Pour rappel, ces stations ont été mises en service dans le cadre du nouveau plan de circulation routière prévu à cours terme, lancé en 2010, afin de décongestionner le chef-lieu de cette ville. Ce plan a prévu également la délocalisation des anciennes stations vers la sortie de la ville. Cependant, les voyageurs qui y transitent quotidiennement, estiment que les gares sont abandonnées. Ce constat s'explique par la débandade qui règne au sein de ces infrastructures routières. Les avis des usagers questionnés sont divers. Certains nous parlent d'insalubrité et d'anarchie, d'autres évoquent l'irrégularité des navettes des bus et l'insécurité. A titre d'exemple, les voyageurs et les transporteurs usagers de l'arrêt de bus de Tala Allam, se plaignent de multiples désagréments. «Elle ressemble à tout sauf à une station de bus digne de ce nom où toutes les commodités sont disponibles pour le confort du voyageur. C'est un terrain accidenté qui n'a pas été aménagé. Lorsque nous avons été délocalisés jusqu'ici, cela nous a tant découragés dans l'exercice de notre activité. Comme vous le constatez de visu, il n'y a ni préau, ni sanitaires, ni bacs à ordures, ni d'espace de stationnement…», fulmine Hamid, transporteur de Makouda. Durant les heures de pointe, les lieux sont bondés de monde et la pagaille s'installe. Les bouchons se formant à longueur de journée y sont légion. Les engins des travaux publics et les bus de transport de l'entreprise «ETUTO» qui font la navette en quittant les parcs roulants implantés non loin de la station, s'en mêlent à la foule des voyageurs et la situation devient ingérable. Aussi, les marcheurs qui veulent rejoindre la ville, doivent prendre le risque de traverser la voie rapide de la RN 12, dépourvue de passage piéton et de passerelle. «Cela nous expose au danger des véhicules qui roulent à grande vitesse», regrette Med Saïd, en s'interrogeant : «La vie du citoyen est-elle vraiment au centre des préoccupations des autorités ? J'en doute», ajoutera t-il. Les usagers sont confrontés également au problème du manque de sécurité autour des stations. Ghania, habitante d'Ait Aissa Mimoun, nous dira à ce propos: «Il m'arrive souvent de me retrouver ici à la station vers 18heures. Il n'y a pas âme qui vive. Cela fait peur, d'autant plus que les bus se font rares. La présence d'agents pour assurer la sécurité est impérative.», souhaite notre interlocutrice, qui soulève également le manque d'entretien. Des monticules de sable et des détritus qui s'amoncellent à l'intérieur de la station sont visibles pour le passager. La même situation prévaut à la station d'Oued-Aissi et de Béni Douala. La gestion et l'exploitation qui font défaut dans ces gares est l'autre problème soulevé par un usager. «Je me demande s'il y a un exploitant qui s'occupe de la gestion de ces stations ! En tout cas s'il en existe un, je ne le vois pas sur le terrain, car, les voyageurs sont livrés à eux-mêmes.», dira Mourad, un jeune d'Azazga. Au regard des témoignages des voyageurs, il conviendra de dire que les autorités en charge doivent trouver les solutions qui s'imposent. Nous nous sommes rapprochés de la directrice des transports pour avoir son avis. Elle s'était contentée de nous présenter le schéma directeur du prochain plan de circulation relevant de son secteur. Il s'agit de la réalisation, entre autres projets, d'une gare routière de type «A», équipée de toutes les commodités, à Boukhalfa, banlieue ouest de la ville. Notons que les travaux de sa réalisation ont été lancés fin 2013, et laquelle infrastructure absorbera, selon la directrice des transports, tout le flux des véhicules de transport de la wilaya.