La nouvelle n'est parvenue à la famille de Tarek, habitant la cité Djebel Ouahch à Constantine, que trois jours après le drame survenu dans l'après-midi du mercredi 31 mai 2006. Depuis, c'est un cauchemar qui commence pour la famille de Tarek, surtout pour son père, Hamadi El Hachemi, moudjahid et ancien député à l'APN. « Jusqu'à aujourd'hui, on ne sait toujours rien sur les circonstances de l'accident, si ce ne sont quelques bribes publiées dans le journal tunisien Echourouk du 4 juin 2006 », nous dira le père toujours sous le choc. L'article en question n'a pas révélé tellement de choses sur l'accident et demeure assez ambigu sur certains détails. Ainsi, on apprend de l'article que l'accident survenu sur la route principale n°1 entre les villes de Bouficha et Ennefidha, suite à une collision entre deux véhicules légers, a provoqué la mort sur le champ de la famille algérienne et causé des blessures plus ou moins graves à quatre travailleurs tunisiens. Ce détail reste pour le moins assez obscur puisque le journal ne précise pas la qualité de ces travailleurs ni la raison de leur présence sur ce tronçon de la route durant l'après-midi du mercredi 31 mai 2006, pourtant on peut lire dans le même article que les blessés de la deuxième voiture sont deux hommes et une femme âgés de 40 à 50 ans, évacués en urgence vers l'hôpital Sehloul de la ville de Sousse. Sur place, la famille de Tarek qui s'est déplacée pour le rapatriement des corps n'aura droit qu'à une longue série d'humiliations. « On nous a interdit d'avoir le moindre contact avec les blessés hospitalisés à Sousse ni même d'avoir une copie du PV de l'enquête des services de la police. On nous a obligés à faire sortir la voiture endommagée de mon fils du territoire tunisien pour libérer les dépouilles de nos enfants », déplore El Hachemi Hamadi, qui dénonce aussi le laxisme, la nonchalance et l'indifférence inexpliqués des services des consulats algériens en Tunisie. « Ces derniers nous ont juste aidés à récupérer les bagages des défunts de l'hôtel, dont le propriétaire n'a accepté de nous les restituer qu'après le paiement de la facture téléphonique ». Le père du défunt Tarek qui a pris attache avec le bureau d'El Watan à Constantine nous a montré des photos choquantes de la voiture endommagée de son fils. Il a précisé, en outre, que les autorités tunisiennes ont refusé catégoriquement de permettre à la famille de voir la seconde voiture de l'accident ou connaître l'identité de ses passagers. « Je ne crois pas encore à ce qui a été dit sur l'accident dans le journal tunisien et je doute même de la véracité des faits », affirme El Hachemi Hamadi. Un doute qui continue de planer quant à l'accident et ses circonstances surtout que l'article n'a paru que le 4 juin 2006, soit quatre jours après le drame. Notre interlocuteur rappelle aussi un détail important après la récupération des cercueils. « Nous n'avons pas retrouvé les bijoux de ma belle-fille qu'elle portait durant son voyage ». Les photos de la voiture de marque Renault Clio Classic, sérieusement endommagée, et qui devra faire l'objet d'une expertise, montrent clairement que la voiture a été percutée de l'arrière, ce qui conforte encore les doutes de Hamadi El Hachemi qui conteste toute l'histoire relatée par le journal tunisien.