Pendant cinq ans et demi, soit la durée de son contrat, la Seaco a fait face à d'énormes problèmes sur le terrain, sans parvenir à atteindre tous ses objectifs, en dépit des moyens déployés. Officiellement, le contrat de la société des Eaux de Marseille (SEM) prendra fin aujourd'hui 3 avril 2014. Réuni, hier, le conseil d'administration de la société de l'eau et de l'assainissement de Constantine (Seaco), présidé par le directeur de l'hydraulique de la wilaya de Constantine, n'avait pas encore tranché au sujet du devenir de cette Spa. Mission terminée pour les Marseillais ou bien prorogation de contrat ? Pour l'heure, en tout cas, c'est le flou total du côté de la Seaco où, à quelques heures de la fin du contrat des Marseillais, les parties algérienne et française n'ont pas trouvé de terrain d'entente. Les négociations, toujours en cours, tournent, croit-on savoir, autour d'une éventuelle prorogation du contrat de la SEM. Mais cela reste peu probable. Si les responsables de la SEM espèrent décrocher une rallonge de six mois pour l'ensemble de l'effectif administratif de l'entreprise, la partie algérienne ne leur propose pas plus de trois mois assujettis à une réduction de l'effectif à 4 personnes uniquement. Des exigences auxquelles les responsables de la Société des eaux de Marseille n'adhérent pas pour l'instant, a-t-on appris à ce sujet. En fait, les Algériens de la Seaco aspirent plutôt à prendre les rennes de cette entreprise qui deviendrait ainsi une affaire algéro-algérienne, et concrétiser les principaux objectifs assignés à la Seaco. Créée en octobre 2008, d'un triple montage entre l'ADE, l'office national de l'assainissement (ONA) et la Société des eaux de Marseille, la Seaco n'a jamais complètement convaincu quant à la cohésion et la pérennité des actions menées depuis l'avènement des Français. Elle s'est surtout attirée les foudres des pouvoirs publics, notamment l'ex-ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, lequel stigmatisait la SEM au moindre faux pas. En signant le «pacte de l'eau», d'un montant de plus de 3 milliards de dinars, en juin 2008, la partie française disposait de cinq ans et demi pour améliorer la gestion de l'eau sur le territoire de la wilaya de Constantine, dans le but d'en assurer une disponibilité régulière aux citoyens, et d'améliorer aussi l'efficacité des réseaux de transfert et de distribution. Mais la persistance des déperditions en eau potable, qui ont englouti près de 60 millions d'euros dans le cadre du programme de réhabilitation du réseau d'alimentation en eau potable du groupement urbain de Constantine, piloté pourtant par la Société des eaux de Marseille qui présidait un groupement d'entreprises composé de Sogerah et de China Geo-Engineering coopération (CGC), est un véritable constat d'échec pour la SEM.