Abdelaziz Bouteflika a confirmé implicitement hier, pour la première fois, son appui pour le projet de révision de la Constitution. Bien qu'il ne l'ait pas dit clairement, le chef de l'Etat l'a bien suggéré dans une digression sur l'hymne et l'emblème nationaux qui ne devraient pas être, d'après lui, précisés dans une quelconque loi. « Quelle est cette loi qui peut préciser les couleurs de l'emblème national ou l'hymne national ? », s'est-il écrié devant l'assistance, martelant que « l'hymne national et le cachet de la République sont immuables, immuables, immuables ! » A préciser que l'actuelle Constitution renvoie dans ces articles concernant ces référents identitaires de la nation à d'autres textes. Le président estime qu'il n'est plus question d'expurger ces deux symboles de la nation de la loi fondamentale. Ce qui confirme que la révision de la Constitution, en plus d'être la préoccupation de Belkhadem, constitue une option stratégique pour Bouteflika à travers laquelle il réintégrera l'hymne et l'emblème nationaux dans le texte fondamental. Une analyse que nous a confirmée hier le président de l'APN, en confiant que « les constantes doivent revenir à la Constitution ». C'est sans doute une parade trouvée par le chef de l'Etat pour vendre son projet de révision de la Constitution en titillant la fibre patriotique des Algériens via ces symboles pour ne pas focaliser l'attention sur la rallonge et l'ouverture du mandat présidentiel qui suscitent les craintes de la classe politique sur les risques de l'émergence d'une république héréditaire à la syrienne.