A l'occasion du 69e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, la wilaya de Tizi Ouzou a abrité le week -end dernier plusieurs festivités. A la maison de la culture Mouloud Mammeri, le programme élaboré par la direction locale de la culture comportait des expositions de documents et de photos historiques, de livres portant sur la guerre de Libération nationale, ainsi qu'une présentation au public de travaux d'arts plastiques réalisés par les étudiants des l'école des Beaux-Arts d'Azazga et les ateliers de la maison de la culture Mouloud Mammeri. En outre, une visite du musée Abane Ramdane au profit des élèves du lycée Ali Benour de Tadmait était prévue. La journée a été également marquée par une conférence autour des événements du 8 mai 1945, présentée par Kourat Hocine, professeur de philosophie, chercheur en histoire, ancien Moudjahid. Elle a été suivie par la projection de deux films documentaires «Guerre d'Algérie» et «Autre 8 mai 1945». Au Théâtre régional Kateb Yacine, une représentation intitulée «08 mai 1945» a été présentée par l'association culturelle «Itran» d'Illoula Oumalou. A Tizi Gheniff, la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, en collaboration avec le mouvement associatif, a organisé plusieurs activités à la bibliothèque communale. Au programme, une exposition sur le thème commémoré, un récital de poésie et une projection, «Cfawat Idurar», de Larabi Kamel, un film documentaire qui traite de la guerre de Libération. Dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, l'organisation locale des moudjahidine a commémoré jeudi les massacres du 8 mai 1945. Une date remarquable dans l'histoire de l'Algérie, prélude du déclenchement de la guerre de Libération nationale du 1er novembre 1954. En effet, une gerbe de fleurs a été déposée au monument des martyrs en présence de moudjahidine, des autorités locales et de nombreux citoyens. Une commémoration qui se veut pour la préservation de la mémoire collective, contre l'oubli et pour l'histoire. Aussi, cette page d'histoire a été revisitée pour la faire connaitre au public, notamment aux jeunes générations. Pour rappel, après l'annonce de la reddition allemande et de la fin de la seconde guerre mondiale (1939-1945), des manifestations étaient prévues pour le 8 mai 1945 pour fêter la défaite du nazisme. A Sétif, les manifestants envahirent les rues vers 8 heures du matin, estimés à plus 10000 personnes, chantant «min jibalina» (De nos montagnes), défilant avec des pancartes «Libérez Messali» (détenu à Brazzaville le 23 avril 1945), «A bas le colonialisme», «Vive l'Algérie libre et indépendante». En tête de cette manifestation, Aissa Cheraga, chef d'une patrouille de scouts musulmans, arbore le drapeau Algérien. Tout dérape alors devant le café de France, rue Clémenceau. Le commissaire Olivieri tente de s'emparer du drapeau Algérien. Un jeune homme de 26 ans, Bouzid Saâl le lui enlève, il est abattu par un policier. Le mouvement s'étend très rapidement vers Guelma, Kherrata et dans toutes les régions d'Algérie. Le bilan du massacre de ce 8 mai 1945 après 2 mois qui ont suivi cette date et de 45000 morts. Ces Algériens assassinés sont portés disparus par l'autorité coloniale pour masquer ses crimes. Au sujet, de ces événements sanglants du 8 mai 1945, un ancien moudjahid nous dira «cette répression contre des populations sans armes est un crime contre l'humanité. Un procès est toujours possible.»