Le Parti des travailleurs appelle le président de la République à retirer la loi sur les hydrocarbues, allant jusqu'à proposer au chef de l'Etat d'en faire l'annonce le 5 juillet 2006. Le jour commémorant le 44e anniversaire de l'indépendance nationale sera mis à profit, aux yeux du PT, pour « récupérer la principale richesse nationale ». Ainsi, la formation politique de Louiza Hanoune persiste et signe que cette loi votée le 20 mars 2006 – non encore appliquée faute de décrets d'exécution – mènera droit vers le chaos si l'Etat algérien ne se ressaisit pas. Elle prévoit un sort identique à certains pays africains où le « diktat du FMI » a généré, parfois, des guerres civiles. « Nous sommes contraints de résister tout en étant persuadés d'obtenir gain de cause », a indiqué Louiza Hanoune, dans une conférence de presse qu'elle a animée hier au siège de son parti. Cette sortie intervient au lendemain du discours prononcé par le président de la République lors de la réunion gouvernement - walis. Un discours qu'elle qualifie de positif, dans la mesure où il laisse entrevoir, dit-elle, des messages que le PT a vite fait de recevoir « 5 sur 5 ». La lecture du PT n'est rien donc que la suivante : « Le président de la République travaille pour l'intérêt national. En témoigne sa volonté de gérer les affaires du pays en toute souveraineté, n'en déplaise aux institutions financières internationales. » Autrement dit, le chef de l'Etat ne verrait pas d'inconvénient à « changer de cap » pour ce qui est de la loi sur les hydrocarbures du moment que d'autres pays, « pas plus forts que nous », n'ont pas hésité à « rendre au peuple ce qui lui appartient ». Comme dans ses précédentes sorties médiatiques, Louiza Hanoune a cité le Venezuela et la Bolivie. « En maintenant le contrôle de l'Etat sur les hydrocarbures, ces deux pays n'ont fait que renforcer leur souveraineté nationale. Il n'y a pas de raison que l'Algérie ne puisse pas en faire de même », tonne-t-elle. Elle a rappellé la campagne d'un million de signatures que son parti initie depuis quelques mois pour « justement convaincre les pouvoirs publics à dénoncer la loi du 20 mars 2006 ». « Nous avons recueilli 800 000 signatures et le travail continue. Nous n'avons rencontré aucune réticence chez les citoyens. Dès qu'ils lisent le contenu (du document à signer), ils n'hésitent pas un instant à apposer leur signature », a-t-elle indiqué, regrettant dans la foulée ce qui vient de se passer à Aïn Témouchent où un de ses cadres locaux a été « violemment réprimé » par la police. Il a été arrêté alors qu'il faisait circuler la pétition. Présenté au procureur, il a été par la suite relâché après l'intervention du bureau national du PT auprès du ministre de l'Intérieur. « Nous apprécions le fait que le ministère de l'Intérieur ait répondu favorablement à notre doléance. En revanche, le procureur de Aïn Témouchent garde toujours à son niveau les listes des pétitionnaires. Nous appelons le ministre de la Justice à intervenir à ce sujet », souligne-t-elle. Par ailleurs, Mme Hanoune devait passer en revue plusieurs questions qui émaillent l'actuatlité nationale comme l'affaire Khalifa, les scandales financiers et les « barons de l'import-import ». Pour ce qui est des augmentations des salaires, elle dira que c'est un pas positif, le mettant de ce fait à l'actif du président de la République, aujourd'hui peu enclin à répondre aux « injonctions » des institutions financières et des multinationales.