Les leaders des partis qui composent la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique se rencontreront ce matin à Alger. Objectif : peaufiner la plateforme qui devra servir de document de base à présenter à la conférence nationale des forces de l'opposition qui se tiendra le 10 juin prochain à Alger. Avant la réunion des états-majors, des cadres des partis se sont attelés des mois durant à la rédaction d'une plateforme qui sera le représentant de ce conglomérat à la conférence nationale qui tentera de ratisser large. C'est dans le but de ne pas partir à cette rencontre avec un document clef en main, et laisser une marge de manœuvre aux autres participants que les membres de la coordination ont préféré se contenter de tracer les grandes lignes de ce qu'ils considèrent être le parfait agenda de sortie de crise. Selon des membres du comité de rédaction, que nous avons contactés, le document s'articule autour des moyens à suivre afin de mener le pays à bon port. «La plateforme dresse les éléments d'une bonne transition démocratique», explique un cadre d'un parti qui a préféré garder l'anonymat pour ne pas «gêner le travail des chefs de parti», précise-t-il. Notre interlocuteur n'en donne pas moins des pistes de travail. Il s'agit, après la tenue de la conférence nationale de l'opposition, d'amener le pouvoir à discuter autour de la sortie de crise. «Il faut convaincre le pouvoir d'accepter de composer un gouvernement de consensus national et la mise en place d'une commission indépendante qui devra préparer des élections transparentes», précise un autre cadre qui a participé à la rédaction du document. Réticent, notre informateur, qui ne veut pas lui aussi divulguer son identité, se contentera de laisser à la conférence nationale de l'opposition de faire son travail.Après la constitution d'un gouvernement d'union nationale, la Coordination nationale souhaite également la dissolution de toutes les assemblées, l'organisation d'élections anticipées et l'élaboration d'une Constitution pérenne. Tout cela finira par une élection présidentielle anticipée. Pour parvenir à l'application de cet agenda, il faudra faire pression sur le pouvoir. «Si le pouvoir refuse de répondre favorablement à notre demande, nous allons employer tous les moyens légaux afin de l'amener à discuter avec nous», a déclaré récemment Abderrezak Makri, président du MSP. Interrogé sur la possibilité de voir ces partis sortir dans la rue, Makri a réitéré que «tous les moyens légaux» seront employés. La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique est constituée de partis que sont le MSP, le RCD, Jil Jadid, le FJD et Ennahda, ainsi que de l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour. Ils ont fixé la date de la tenue de la conférence nationale de l'opposition au 10 juin prochain. Ce report est expliqué par les membres de la CNLT par l'impossibilité de trouver une salle libre à la date prévue initialement, c'est-à-dire le 7 juin. En dehors de ces formations politiques, la liste des partis et personnalités qui seront présents à cette conférence n'est pas communiquée. Mais on sait d'ores et déjà que des personnalités, à l'image de Ali Benflis et les partis qui le soutiennent veulent choisir une autre méthode de travail que celle de la CNLT.