En haut de la rue Didouche, j'avais été frappé par des enseignes portant le logo officiel du gouvernement canadien. Le même, frappé de la feuille d'érable que celui qui orne les immeubles fédéraux au Canada et dans le monde. Puis j'ai constaté qu'il s'agissait tout bonnement d'un consultant (privé) en immigration, d'origine algérienne, associé à un cabinet d'avocats montréalais. Il y avait là matière à poursuite pour usurpation de logo officiel, mais, c'était l'affaire des autorités canadiennes et algériennes. Pourtant, après l'article d'El Watan (10 août 2004) sur des citoyens se disant victimes d'une arnaque à l'immigration par le cabinet Pascal Brunet de Montréal, il serait quand même bon de préciser, qu'on n'a pas vraiment besoin de consultant ou d'avocat pour émigrer au Canada. Le processus peut même commencer à se faire par Internet (http://www.cic.gc.ca/francais/immigrer/). L'évaluation se fait sur la base de points attribués selon certains critères (pour les émigrants indépendants : besoins du Canada dans la profession du requérant, âge, connaissance du français et de l'anglais, capacité de s'intégrer au pays, famille ou relations au Canada, etc.). Ne vous faites quand même pas d'illusions. Les aspects subjectifs et les non-dits politiques existent malgré le caractère apparemment objectif du processus. La connaissance minimale de vos droits est vitale avant tout projet, en particulier à l'étranger. Il y a quelques années, deux jeunes d'Oran avaient décidé de s'embarquer clandestinement dans un cargo pour réaliser leur rêve canadien. Arrivés en vue du port de Québec, ils se sont jetés dans les eaux froides du St-Laurent. L'un des garçons est mort noyé. Pourtant, ce drame aurait pu être évité s'ils s'étaient simplement présentés à l'arrivée aux autorités. Leur demande de statut de réfugié aurait été examinée par une commission et le jeune serait encore vivant. Mais l'immigration clandestine (et les impératifs de sécurité) peuvent servir aujourd'hui de prétexte aux autorités canadiennes pour justifier des délais déraisonnables dans le traitement des dossiers d'immigration (le recours à un avocat est ici justifié) et refuser des visas touristiques aux Algériens, même quand ils présentent des demandes légitimes et offrent toutes les garanties de retour et même si leur pays est, de loin, le premier partenaire commercial du Canada en Afrique.