La Russie a mis sa menace à exécution hier et a coupé le gaz à l'Ukraine après l'échec de leurs négociations. La Russie a réduit à «zéro» les livraisons de gaz à l'Ukraine, ne laissant entrer que les volumes destinés aux pays européens, a indiqué le ministre ukrainien de l'Energie, Iouri Prodan, assurant que son pays ne perturberait pas le transit vers l'Europe. Le directeur général du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, a déclaré qu'il n'y avait «plus matière à discussion» avec l'Ukraine, qu'il a accusée de «chantage» après l'échec des négociations qui a conduit à la décision de cesser les approvisionnements. Gazprom a aussi annoncé hier avoir saisi la Cour d'arbitrage internationale de Stockholm concernant la dette gazière de l'Ukraine. Kiev a aussitôt répliqué en déclarant avoir entamé une procédure devant la même juridiction en ce qui concerne le prix du gaz. Naftogaz réclame en outre six milliards de dollars à la partie russe, estimant avoir trop payé depuis 2010. Entre-temps, l'Union européenne, qui craint que ses fournitures en gaz ne soient perturbées par cette nouvelle crise, a annoncé avoir constitué près des deux tiers de ses stocks de gaz pour l'hiver, mais certains pays, comme la Hongrie, la France et la Croatie, ont des réserves plus basses, selon les opérateurs européens.