De nombreuses familles vont passer l'été et le mois de Ramadhan dans de bonnes conditions. Après des décennies de misère, plus de 80 familles tournent définitivement la page des Harat (vieux immeubles), où les conditions de vie n'ont pas été toujours faciles. Ainsi, une page entière de l'histoire de bon nombre de Harat du vieux Sétif se referme à jamais. Au grand bonheur de leurs ex-occupants relogés dans des logements à Ain Romane. Partie intégrante de l'histoire contemporaine de l'antique Sitifis, Harat El Djerdi, Karaghel, Bendjeddou, Bendia, Djaafar, Noua, Ait Chaalal, Mahdadi et autres ont été rasées, en début de semaine en cours. Vivotant dans des conditions inhumaines, 37 familles vont pour la première fois de leur existence passer l'été et le mois de Ramadhan dans de bonne conditions. «Notre joie est indescriptible et incommensurable à la fois. Après plus de 60 ans de misère, nous allons enfin quitter des trous à rats. En bénéficiant de logements décents, nous retrouvons le statut de citoyen à part entière. Mis entre parenthèses durant des années, des Sétifiens de souche reviennent à la vie. Pour une fois, on va pouvoir occuper des chambres individuelles, bénéficier des bienfaits d'une salle de bain et d'autres commodités d'une vie normale. Nous tenons à rendre hommage aux autorités locales qui viennent de nous libérer des griffes de la misère, du dénuement, des affres des rats et de divers autres problèmes se trouvant désormais derrière nous. En un mot, On va retrouver notre dignité mise en veilleuse des décennies durant», diront non sans une forte émotion de nombreux pères de familles, qui éclatent en sanglots. «Grosso modo, l'opération se déroule selon le planning établi. Toutes les conditions ont été réunies pour que le relogement des centaines familles se fasse bien. Hormis quelques contestations infondées, tous les bénéficiaires ont, non seulement adhéré, mais manifesté leur joie», souligne le chef de daïra, Taleb Mohamed, qui n' pas omis de préciser que 42 familles de bon nombre de Harat seront relogées, aujourd'hui à Ain Romane ou à Laanacer, les sites choisis. Inscrite dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, l'opération fait l'affaire des propriétaires qui reprennent leurs biens après de longues années de conflits et de procédures. Situées dans différents coins du centre-ville, les assiettes foncières libérées, vont nous dit-on abriter des équipements d'utilité publique. L'on apprend que les deux espaces libérés au niveau du faubourg de l'industrie et du village Nègre (village nigro) changeront prochainement de look. Une promotion immobilière sera érigée dans l'un. Un hôtel, un centre commercial, des logements hauts standings et un parking souterrain meubleront le deuxième. Balafrée des années durant par l'informel et certaines pratiques, cette partie du centre-ville de Sétif, qui retrouve petit à petit le chemin du «travail» placardé ces dernières années, va une fois le «lifting» achevé, égayer le paysage du poumon d'Ain Fouara dans l'obligation de fermer la parenthèses de ces bâtisses menaçant ruine.