Il est le «truand» le plus célèbre du cinéma. Il avait formé un trio d'enfer avec Clint Eastwood et Lee Van Cleef. Au summum du western spaghetti dans le film culte, Le bon, la brute et le truand de Sergio Leone (1968). Eli Wallach est décédé, mardi, à l'âge de 98 ans. Cet acteur américain, kid de Brooklyn (New York), a fait ses premières armes dans le théâtre, à Broadway, en jouant du Tennessee Williams. Après avoir été à la bonne école de l'Actor Studio, bien qu'il fût remarqué dans Les sept mercenaires (The Magnificient Seven) de John Sturges — réplique des Sept samouraïs d'Akira Kurosawa — il se distinguera comme «The Ugly», le moche le plus sympathique de l'histoire du western, notamment celui à la sauce transalpine, et ce, à travers un rôle, certes de composition, mais crevant l'écran avec un «character» (rôle) manichéen très hilarant : celui de Tuco, le malfaiteur, recherché (most wanted), perfide, cupide, fourbe et vivant d'expédients. Duo émouvant avec Kate Winslet Ce qui rendra Eli Wallach attendrissant aux yeux des cinéphiles du monde entier, c'est cette naïveté très visible en comparaison avec ses redoutables comparses, Clint Eastwood (le bon) et Lee Van Cleef (la brute). Eli Wallach, malgré son âgé avancé, n'avait pas cessé de tourner : Holiday (2006) aux côtés de Kate Winslet, dans un rôle très émouvant et généreux, ou encore dans New York, I love you, The Ghost Writer de Roman Polanski et Wall Street : L'argent ne dort jamais d'Oliver Stone. Eli Wallach, pastichant le film de Sergio Leone, intitulera son autobiographie The Good, the Bad and Me (Le Bon, le Truand et Moi). Il vivait à New York et avait trois enfants.