La population frondeuse et réputée pour ses sorties sur la voie publique n'a jamais cessé de revendiquer plus de projets pour la région. Ville aux sept coupoles et capitale des Ouled Sid Cheikh, dont l'origine remonte à plusieurs siècles, El-Abiodh ambitionne de se placer parmi les plus importantes agglomérations du Sud-ouest du pays. Elle affiche même des prétentions d'accéder au statut de wilaya à la faveur du prochain découpage administratif qui s'annonce avant la fin de cette année. L'occasion de la dernière chance qu'elle ne veut rater en aucun cas. La population locale, frondeuse et réputée pour ses sorties bruyantes et tapageuses sur la voie publique, n'a jamais cessé de taper très fort du poing sur la table, revendiquant, à longueur d'année, la création de complexes économiques et industriels en raison des richesses de son sous-sol (hydrocarbures en particulier). Des travaux de forages de puits pétroliers et gaziers sont sur la bonne voie dans l'extrême Sud du territoire de cette daïra, un cadeau providentiel pour les jeunes diplômés et chômeurs qui ont été longtemps marginalisés et ignorés par les bureaux de main-d'œuvre locaux. Une jeunesse qui est sortie plus d'une fois pour exprimer son ras-le-bol face aux recrutements massifs et abusifs, qualifiés de discriminatoires. La mal-vie est omniprésente chez une jeunesse constamment rongée par l'oisiveté. S'il est souvent dit que la ville s'est forgé une réputation de ville insatiable, force est de reconnaître, cependant, que le chômage frappe de plein fouet plus des trois-quarts de la jeunesse de cette partie de la wilaya d'El Bayadh, où l'illettrisme, qui sévit fortement en milieu rural, accentue davantage les effets pervers de la pauvreté. Les 30.000 habitants de cette daïra ont plus d'une fois élevé le ton pour concrétiser le rêve qu'ils caressent depuis plus d'une dizaine d'années et veulent s'affirmer coûte que coûte sur le plan national. Raison de plus, même l'Unesco vient d'inscrire récemment le patrimoine cultuel de cette région dans son registre et le classer à l'échelle universelle. Des efforts méritoires ont été consentis au cours de ces deux dernières décennies, deux lycées, en plus d'un troisième en cours de réalisation, quatre CEM et pas moins de douze écoles primaires accueillent à eux seuls une population scolaire de 9.000 élèves sans compter un centre de formation professionnel, opérationnel depuis plus de cinq années. D'après M. Miloud Belmahi, président de l'APC, il faut préparer la ville à faire le grand saut, une entrée triomphale dans la nouvelle proposition de découpage administratif car la ville aux 12 coupoles mérite bien une promotion et elle a longtemps traîné, tel un boulet, son statut de daïra qu'elle a acquis bien avant l'indépendance du pays lorsqu'elle dépendait de la défunte Saoura. Enfin, une cimenterie Seul soulagement, l'eau courante coule en abondance dans les robinets de toutes les habitations car la ville est alimentée en eau courante à partir d'un forage, d'un débit de 30 litres /secondes, situé à plus de trente kilomètres et l'ère de l'eau salée qui coulait auparavant des robinets des ménages est à jamais révolue. Seconde consolation et non des moindres : en abordant le volet de l'emploi, le chef de l'exécutif communal se montre très confiant, en annonçant la réalisation d'une nouvelle cimenterie avec une production annuelle de 500.000 tonnes, appelée à voir le jour très prochainement, à la sortie nord de la ville. La réalisation de cette future unité industrielle sera concrétisée bien avant le début de la prochaine année. Par ailleurs, une nouvelle briqueterie et une verrerie ont été retenues dans le cadre de la promotion de l'investissement privé. La première entité industrielle est prévue dans le chef-lieu de la commune d'Arbaouet et la seconde à Aïn El-Orak. Reliant cette partie de la wilaya au sud vers Béchar, Ghardaïa et tout récemment Adrar grâce à l'ouverture de trois nouveaux axes routiers et au nord vers Naama et Tlemcen, El-Abiodh, qui autrefois ne pouvait offrir que ses immenses espaces désertiques pour les milliers de transhumants, sans contrepartie, excepté les caravanes de sel, peut désormais prétendre à une réelle promotion administrative. L'essor du secteur de la Santé, qui s'est vu doté de deux grandes structures hospitalières et un effectif de médecins spécialistes des plus compétents à travers la wilaya, en sus de pas moins de 1800 logements sociaux locatifs, ont été réalisés, 1500 autres de type rural, la daïra veut sortir la tête de l'eau. Ayant une vision futuriste et moderniste à la fois, le maire a refusé toutes les compromissions avec le reste des 18 élus communaux frondeurs avec qui il est en brouille depuis peu de temps et qui veulent sa tête. Cet élu refuse de baisser les bras et affirme avec force qu'il tient à faire évoluer sa commune dans le bon sens. Grâce à la multiplication des sources de financement en dehors de celles accordées par les pouvoirs publics, les locations d'engins, l'abattoir communal, les droits de voirie et de stationnement et enfin la nouvelle gare routière, sont autant de mannes sur lesquelles s'appuie cette collectivité locale pour alimenter ses caisses en se targuant d'avoir concrétisé plus de 80% des opérations inscrites dans le cadre du PCD 2013, notamment celles liées à l'extension et aux réaménagements des différentes structures administratives. Un parc communal sollicité par les autres communes limitrophes dans le cadre de l'entraide communale pour soutenir des travaux d'entretien. Même la dernière grave atteinte au mausolée de Sid Cheikh, qui a fait l'objet d'un incendie criminel, n'a pas réussi à altérer la célébration de la fête annuelle, un vibrant hommage haut en couleurs réservé au saint patron de la ville.